Alors que ça devait être une journée de fin d'été comme les autres, le 11 septembre 2001 est devenu une journée terrible où, entre poussières, feux et survivants perdus, les new-yorkais, puis le monde entier, ont vu les deux tours du World Trade Center s'effondrer. Traumatisé, comme tout le monde et en particulier les américains, le Boss a pris sa guitare et s'en est allé écrire et composer sur cet évènement, l'espoir et la reconstruction.


The Rising représente aussi le premier album de Springsteen avec le E Street Band, qu'il avait retrouvé en 1999 lors d'une tournée mondiale, depuis 1984 et Born in the U.S.A.. S'il s'est souvent intéressé à des gens ordinaires et oubliés du système, c'est déjà moins le cas ici, où le Boss évoque ceux qui ont été touché par les attentats et qui sont devenus des héros aux yeux d'un pays. Il évoque surtout des destins individuels, des victimes directes, des pompiers ou encore des militaires, des personnes qui vont se retrouver au coeur de ce funeste évènement. Si certains textes tombent parfois dans quelques excès (trop de bons sentiments, voire de connotations religieuses), il n'en reste pas moins réellement sincère, avec un Springsteen qui retranscrit, et transmet, ses doutes, sa compassion et ses espoirs pour mieux reconstruire le futur.


Musicalement parlant, le Boss ne se montre guère intimiste contrairement à son précédent album, il retrouve son groupe et la puissance qui va avec, retrouvant un ton plus rock mais aussi s'inscrivant dans une certaine évolution, avec quelques effets, souvent minimes, qui se trouvent dans l'air du temps. Il se montre aussi assez ouvert, n'hésitant pas à mêler ses compositions avec un côté "World music", notamment via des chants orientaux. Si cet album reste, dans l'ensemble, plutôt réussi, il n'est pas non plus exempt de tout reproche, à commencer par un disque trop long, qui devient légèrement lassant à certains moments. De plus, si l'excès se trouve parfois dans les paroles, il l'est aussi dans la musique, à l'image des très et trop mièvres Worlds Apart ou Let's Be Friends (Skin to Skin). D'autres sont un peu trop banales, jamais inoubliables sans non plus être raté et donnent l'impression d'un Springsteen qui n'est pas forcément au meilleur de sa forme. Rien de vraiment préjudiciable non plus, mais c'est révélateur d'un album plutôt réussi mais inégal, où le Boss ne trouve pas toujours le bon équilibre dans ses ambiances.


Là où l'album est vraiment réussi, c'est lorsqu'il devient sombre, désenchantée et triste, lorsque le Boss nous prend par les sentiments, et ce jusqu'aux tripes. Paradise est magnifique, montrant un Springsteen, avec orgue et acoustique pour l'accompagner, mettre en place une ambiance nocturne et réellement prenante. The Fuse, Lonesome Day ou encore My City of Ruins contribuent à cette atmosphère et permettent à l'album de prendre une dimension particulière, c'est donc d'autant plus dommage que tout l'album n'en soit pas à la hauteur. L'ensemble reste tout de même vraiment réussi, les quelques excès sont en minorités et Springsteen arrive à bien exploiter cette thématique dramatique, restant régulièrement dans l'humain, tout en tirant une bonne partie du potentiel de son E Street Band, où malgré cette ambiance plutôt triste, on ressent l'enthousiasme d'un groupe qui rejoue enfin ensemble, accompagné par une production qui s'en montre à la hauteur, ce qui ne sera pas forcément le cas par la suite.


C'est avec sincérité que le Boss évoque le drame des attentats du World Trade Center et s'il se montre parfois maladroit, les retrouvailles avec le E Street Band s'avère tout de même réussi, où il arrive souvent à retranscrire ses pensées, la tristesse de ses propos et faire ressortir l'émotion de ses mots et compositions.

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le 21 déc. 2015

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Docteur_Jivago

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