Après des retrouvailles très brèves dans les années 90, Bruce avait vraiment retrouvé sa « famille » (comme il l’appelle) du E Street Band lors du Reunion Tour en 1999-2000, qui avait donné lieu à des concerts d’anthologie remplis d’émotion, surtout les derniers au Madison Square Garden de New York. Sans ces musiciens-là, force est de reconnaître que le Boss, ça n’était plus pareil du tout. Il était désormais temps après cette longue tournée, de retourner en studio pour voir ce qui pourrait en sortir après ces années de séparation. La réalisation de cet album fut très très longue et compliquée, Bruce ayant du mal à concrétiser ses idées et retrouver l’inspiration. Ce sont les attentats du 11 septembre 2001 sur New York et Washington qui vont accélérer le processus de création et cet album va totalement être imprégné par ce drame. Que ce soit Lonesome day, Into the fire, Empty Sky, You’re missing, tous ces titres sont imprégnés par le deuil, l’absence, le recueillement. Le titre final, superbe ballade, My city of ruins, pourrait aussi faire penser à New York et aux attentats du 11 septembre et pourtant, elle a été écrite bien avant en pensant à…Asbury Park, la ville où il a débuté avec ses potes et qui était dans un triste état à la fin des années 90. Mais les morceaux d’espoir et de renaissance, plus festifs, sont aussi nombreux comme The Rising évidemment mais aussi Waitin’ on a sunny day, Mary’s place, Paradise, Worlds apart…Alors, c’est vrai, cet album est trop long et un morceau comme Let’s be friends malgré son message positif, n’est pas du niveau auquel Bruce nous a habitué dans sa (longue) carrière, le refrain est franchement faiblard, les paroles simplistes et c’est vraiment celui que j’ai trouvé raté, on a l’impression d’un titre de remplissage. Pour le reste, du Grand Springsteen, pas mal de ces morceaux trouveront facilement leur place au milieu de ses classiques lors de la magnifique tournée 2002-2003 (au-moins 7 ou 8 chaque soir), preuve de leur qualité et le public n’hésitait jamais à reprendre en chœur Mary’s place, Waitin’ on a sunny day ou My city of ruins. Il en reprend encore certains sur scène. Le livret est accompagné par un autre livret où les paroles des chansons sont traduites en français (très bonne idée).