Coldworld, one-man band allemand officiant dans le Black Metal ambiant et fondé en 2005 libéra en 2006 ce premier EP hors des sombres pensées de Georg Börner. La première fois limité à 50 copies, il fut ressorti au même nombre d'exemplaires la même année avec 2 tracks bonus à savoir "Dead Stars" et "Ragnarök".
Pour commencer, le logotype du groupe est particulièrement bien réalisé. Symétrique et tentaculaire, il s'étend comme un parasite sournois. Tel une maladie infectieuse, le logo trône sur la pochette au dessus des cimes d'une inextricable forêt de sapins. Cette dernière, sombre et inquiétante rompt brutalement avec la blanche pureté d'une plaine recouverte de neige. Nous sommes donc invité à pénétrer en ces sinistres bois, refuges de dépression maladive ayant donné naissance à ce projet musical.
L'album débute avec un titre splendide. "This Empty Life". On constate que la voix est analogue à celle de "Wrest" du groupe "Leviathan". Elle s'élance en de longs hurlements saturés avant de replonger sur des plaintes glaciales. Cette chanson m'a beaucoup marqué grâce à son long sifflement tout empreint de nostalgie faisant son apparition en plein milieu de la chanson.
Le titre suivant "Hate" est beaucoup plus rythmé. La batterie est toujours en retrait, comme si elle se faisait enterrer par les gerbes de neiges que soulèvent les guitares tranchantes. Les claviers très présents sont pertinemment utilisés conférant une atmosphère limpide et terriblement froide. Sur cette chanson, ils se font plaintifs et aigus évoquant les glapissements d'une momie emprisonnée dans la glace s'éveillant soudainement d'un long sommeil séculaire.
La cadence devient lente, lourde mais insistante sur la chanson "Cancer" suggérant un personnage malade, les os gelés par le froid et se traînant éternellement sur une plaine infinie ratissée par des tourbillons de neige.
Ce "cancer" devenant insoutenable, la seule solution reste la chanson suivante "Suicide". Démarrant sur des riffs mélancoliques, la voix ne fait que monter en un crescendo de désespoir accompagnée par quelques notes claires. Les intonations du chanteur accablé de remord deviennent presque entraînantes.
L'EP s'achève originellement avec "The Old Ghost In The Well" insinuant un suicide au fond d'un puits. C'est un titre totalement Ambiant rappelant certaines composition du groupe "Paysage d'Hiver". Le calme est misanthropique. L'individu n'ayant pas atteint la sérénité désirée lors de sa vie maussade et terne "This empty life" trouve enfin la paix dans la fréquentation surnaturelle après la mort d'un puits oublié de tous.
Georg Börner n'hésite d'ailleurs pas à intégrer des sons d'écoulement d'eau pour faire ressentir à l'auditeur les déplacements du fantôme au fond de son trou. L'atmosphère dégagée est donc réconfortante tout en demeurant morbide.
Les 2 tracks bonus offrent un court prolongement de l'EP. L'atmosphère de "Dead Stars" étant plutôt enivrante par ses riffs suaves. L'ambiance de "Ragnarök" quand à elle est grave et sombre comparable au titre "Cancer".
En résumé "TheStarsAreDeadNow" est à mes yeux un EP parfait constituant un voyage à travers le froid, la mort et vers une forme de mélancolie se muant quelquefois en dépression.
Les amateurs des groupes tels que "Crebain" et "Leviathan" apprécieront sans aucun doute cet album glacial engendré sous les couches de neiges accumulées par l'hiver.