The Waking Hour par raoulle
Curieux attelage ! Soit Peter Murphy guttural faux désespéré, vrai fossoyeur de Bela Lugosi chez Bauhaus, Mick Karn fretless bass et zigzagant en chef chez les garçons coiffeurs de Japan : Gropius et Mishima, chèvre et chou, carpe et lapin...
Le disque est agréable, paresseux, calme et vaguement romantique… un jardin touffu où la basse de Mick Karn se déploie ; reptilienne et plus placide que venimeuse, sorte de boa sans frets enrobant une suite de mélodies lymphatiques… Au-dessus du discret étouffement s'élève une petite troupe de cuivres tranquilles, des claviers presque tempérés ne demandent rien à personne et la courte succession de percussions pointillistes qui charpente le tout doit plus à Seurat qu'à Dali… De son côté, mais avec le reste, Peter Murphy est très bien, un peu détaché, un peu amer, moins guttural pour rien. On oubliera sans peine le fatras mollement mystique des lyrics et on se penchera sur la curieuse pochette crypto-nympholepte, un bout de Maxfield Parrish, Daybreak huile sur toile peinte en 1922, du kitsch rêveur suranné, un peu comme le disque de Dali's Car en somme.