Il revient et il est pas content ! Graouuuu ! Graouuuu !
En fait oui mais non. S'il n'était jamais vraiment parti, Graham Nash a souvent joué les absents.
Mais comme Crosby en 2014, le voilà de retour pour un nouveau disque. Et c'est un peu à cause de Crosby, pourtant son compagnon musical, qu'il revient puisque excédé par de nouvelles frasques de l'Ours ou par la description qui en faite dans sa biographie (c'est pas très clair à ce niveau), les deux se sont brouillés (c'est pas la première fois, notez bien). On ajoute à ça le divorce de Nash avec sa compagne après près de 3 décennies ensemble. On est donc loin du tableau idyllique décrit dans sa biographie Wild tales. Bref, de ce point de vue on peut dire qu'effectivement il n'est pas content. Et comme souvent pour exorciser tout cela, Nash compose.
On a donc un nouvel album où, comme sur la pochette, le vieil artiste se dit qu'il emprunte une voie inconnue mais qu'il faut quand même tenter. Parler de cette vie qui se finit avec Susan, d'une nouvelle qui commence avec une autre femme plus jeune. Quand on connaît l'homme, on sait qu'on va avoir droit à un folk-rock de qualité, à l'ancienne. On ne se trompe pas et si c'est un cran en dessous du CROZ de son comparse ( #teamdavidcrosby ), ça reste quand même d'un bon niveau. Mais c'est quand Nash souffre de l'injustice ou de sa propre colère qu'il est à son mieux. Qu'on se rappelle le flamboyant Cathedral dans le CSN de 1977. Ou le superbe Wild tales (l'album solo de 1973 cette fois).
Et ici on aura du coup droit à de belles compositions à nouveau. Evidemment l'ami Graham a maintenant 74 ans, n'espérons pas non plus quelque chose qui prenne aux tripes sur grands accords furieux de guitare accoustiques ou électrique. La tonalité est plutôt douce dans l'ensemble mais avec quelques zones d'ombres bienvenues. Ce sont elles qui font tout le sel de chansons comme This path tonight, Cracks in the city, Beneath the waves, Fire down below et autres Golden days.
En somme un bel album à écouter et réécouter, c'est déjà ça.