Dans la tête de Pete Townshend
Projet ultra-ambitieux des Who, l’opéra rock « Tommy » nous raconte l’histoire (attention spoiler !) de Tommy, un gamin, dont le père était porté disparu, qui va voir ce dernier tué devant ses yeux par l’amant de sa mère. Suite au choc, il va devenir sourd, aveugle et muet mais qui se verra soigner que lorsqu’il sera adulte après diverses expériences et en étant devenu (entre autre) champion de flipper. Il va finir guide spirituel et créer un camp de vacances à son nom.
L’histoire a été écrite par Pete Townshend et connu une adaptation cinéma (mitigé selon moi) par Ken Russel avec l’aide de Tina Turner, Eric Clapton ou encore Elton John. Parfois considéré comme le premier opéra-rock de l’histoire (bien que « S.F. Sorrow fut sorti avant et que les Who avait déjà expérimenté dans ce domaine bien avant avec « A Quick One »), le disque fut un énorme succès. Il subit aussi quelques controverses (comme le thème de l’abus sexuel sur la chanson « Fiddle About »), participant à l’atmosphère parfois malsaine de l’histoire (le gamin emmené chez « the acid queen » alors qu’il est mineur, lorsqu’il est martyrisé par son cousin…).
Sur les 24 chansons, 20 ont été composé par l’unique Townshend, deux autres par John Entwistle, une par Keith Moon tandis que « Eyesight to the Blind (the Hawker) » est une reprise de Sonny Boy Williamson.
Musicalement, le groupe mélange pop, rock et un peu de psyché. Souvent orchestré autour de la guitare de Pete Towshend, les musiciens sont en formes, que ce soit les Who eux-mêmes (notamment Keith Moon qui décidément, ne frappait vraiment comme personne) ou les instruments rajoutés tels des cors ou des choeurs. Ils sont peu de fois à 4, comme à leur début, sur les chansons.
Si « Tommy » est un très bon album, il souffre néanmoins de légères inégalité et d’arrangement un peu trop pompeux pour espérer être plus que ca. Très ambitieux, ce très long double disque regorge de quelques pépites tels que l’ouverture instrumentale, « Amazing Journey », « Chrismas », « The Acid Queen », « Pinball Wizard », « I’m Free » ou encore « We’re Gonna Take it ». Mais aussi de morceaux un peu plus anecdotiques (heureusement en plus petit nombre) ainsi que des courts morceaux (moins d’une minute) tels « Do You Think it’s Alright », « There’s a Doctor » ou encore « Miracle Cure » qui ne servent qu’à faire avancer l’histoire.
Sans que ce soit le meilleur disque du groupe, ce projet ambitieux sorti tout droit de la tête de Pete Townshend, s’avère être une réussite, certes imparfaite mais regorgeant de pépites et de chansons qui font partis des sommets du répertoire des Who.