L'inspiration est l'essence même de celui qui crée, invente ou innove; et en manquer accable d'autant plus celui qui jadis en a fait preuve. Sans doute (peut-être) est-ce le cas de Renaud.
Mais la flamme créatrice ne se ravivant pas, pourquoi cette volonté d'assouvir à tout prix le besoin de retrouver pour quelques temps le devant de la scène? Mieux vaut-il parfois se contenter d'une renommée qui n'est pas vouée à décliner et regarder son passé empreint d'une certaine nostalgie. Et s'éviter ainsi à soi-même le supplice un peu pathétique de devoir clamer en boucle des phrases si pauvres et tellement creuses pour se convaincre et convaincre chacun qu'on est toujours debout, insubmersible, que la source de son inspiration ne s'est pas tarie...
Il est debout. On peut s'en réjouir ou s'en foutre. Cela ne fait en tout cas pas avancer la chanson, ni la poésie, ni la musique... Si Renaud signe là sa renaissance, c'est le signe d'une époque décadente.