Toute la ville en parle, Eddy est formidable par Alligator
C'est officiel, "Toute la ville en parle" est le véritable premier album (avis personnel évidemment) d'Eddy Mitchell. Des chansons comme "Fauché" ou "J'ai tout perdu" approchent des thématiques blues, près de la déprime, côtoient l'échec et les désillusions. L'âge adulte?
Les fumées de l'angoisse, les larmes et les peines colorent d'un aspect romantique mal luné un album qui s'accommode parfaitement d'une instrumentalisation plus variée, avec des accents jazzy, comme ce saxophone dans "Qui l'a rendu fou" ou plus western avec ces trompettes mexicaines sur "Mais pas pour moi".
Et donc cette voix trainante, d'un Eddy Mitchell qui peu à peu approche du crooner. Pourtant, au détour d'une chanson plus dynamique, le rocker pûr hurle, violent, passionné.
Encore un album, avec le précédent "Panorama", que je pourrais écouter et réécouter. Comme quoi, il faudrait bien faire la peau à l'idée préconçue qui estime que les premiers albums d'Eddy Mitchell ne sont que des bonbons sucrés, de la guimauve yéyé. Le gars est beaucoup plus fin et subtil. Son travail fait preuve de plus en plus de maitrise. Les albums ont de la consistance musicale digne d'écoutes répétées.
De très belles chansons, de la musique variée, originale, agréable. Et donc finalement une des plus belles chansons d'Eddy Mitchell, mélancolique, nostalgique, merveilleuse : "comment pouvoir t'oublier? Il y a toujours quelques chose qui me rappelle..."