Je vous dis Slint, vous me répondez "Spiderland". Et "Tweez", c'est du poulet ?
A chaque fois que j'écoute du post-rock, ça me fait le même coup : je suis pris d'une envie irrépressible de me replonger dans la courte mais majeure histoire des Slint.
Et encore une fois ça n'a pas loupé. Il y a quelques jours je me suis régalé avec celui qu'on peut considérer comme l'un des enfants artistiques des natifs de Louisville, Michel Cloup, ex-Diabologum, et dès cette écoute achevée, je n'ai pu m'empêcher de rendre pour la centième fois visite à ceux qui ont, en un seul album, "Spiderland" (1), marqué et enfanté toute une génération de musiciens qui avaient enfin l'impression d'avoir trouvé leur Graal.
Sans les Slint point de slow-core, et sans slow-core point de Diabologum, qui reste à mes yeux le plus grand groupe de rock français.
C'est donc en 1989 que ce quatuor débarque avec "Tweez", sorte d'album maudit, écrasé par le monument "Spiderland" paru à peine deux ans plus tard. Pourtant "Tweez" est loin d'être une œuvre mineure, portant déjà en lui les germes du génie qui éclatera bientôt à la face du monde.
Contrairement à "Spiderland", album d'une complexité absolue, "Tweez" n'est pas sophistiqué, même si produit par le légendaire Steve Albini, c'est un voyou, un punk qui vous crache à la gueule sans réfléchir, il sent la sueur et l'urgence.
Contrairement à son grand frère, on peut picorer dans ce "Tweez" en fonction de son humeur car il est tout à la fois d'une violence jouissive et d'une élégance folle.
A redécouvrir d'urgence : http://youtu.be/mCm0YhrTijI
(1) http://www.senscritique.com/album/Spiderland/critique/26411387
http://www.senscritique.com/album/Slint_Single/critique/26527840