"Patience is Weakness, Violence is Strength"
Lors de la sortie de Phrazes For The Young, premier album solo de Julian Casablancas, celui-ci nous proposait cette maxime « Violence is Weakness, Patience is Strength », et semblait placer ses compositions sous son influence.
Le virage est abrupt. Dans Tyranny c'est une violence sans retenue, incontrôlée et incontrôlable qui ne cesse de se libérer. Le chaos succède à la raison
En ce sens, Tyranny est un album déroutant, à la manière du surperbre Human Sadness, morceau de 11 minutes complètement imprévisible où chaque moment de répit auditif pour l'auditeur est immédiatement désamorcé par un nouvel épanchement de rage. C'est une véritable tyrannie sonore qu'impose Casablancas à celui qui l'écoute.
Même si cet album surprendra plus d'un amateur des Strokes, il n 'est cependant pas si éloigné des travaux du groupe. En effet, cette forme de hargne juvénile qui faisait toute la puissance de Is This It ,et qui, depuis le 2e album du groupe est progressivement aseptisée par des influences plus électroniques que garage, se retrouve ici poussée à son extrême. Les guitares n'ont jamais été aussi crades, la voix si écorchée vive. C'est comme si Casablancas nous proposait sa crise d'adolescence, et se libérait ainsi d'un groupe qui semble le définir depuis plus de 10 ans.