Unisonic par RémiMästerNazin
Il avait pourtant juré qu'on l'y reprendrait plus...
Sauf qu'arrêter le happy-metal c'est un peu comme arrêter la clope, il suffit d'une soirée où l'on est bien, où un vieux un pote qui vient de rompre te tend une blonde. Et après, on sait où ça mène.
Alors Unisonic, ça vaut quoi ? Après un EP sympa, mais un peu anecdotique, qui aura dû titiller un wagon de vieux fans d'Helloween, voici qu'on prend un album tout bleu dans les râtiches... On passera sur cette jaquette proprement hideuse qui est propre au genre depuis les années 2000 et l'époque où le speed a abandonné un peu ses thématiques "fantasy" pour faire de la musique plus sérieuse.
Unisonic, pour ceux qui tomberaient par hasard sur cette critique, c'est donc la réunion, en vrai et en 3D, de deux monstres du metal allemand; Michael Kiske et Kai Hansen. C'est important, car c'est l'essence de ce premier album; ces deux zigotos n'ont en effet plus grand chose à prouver. J'ai envie de commencer par dire que ça se sent dans les compos qui sont tout de même un peu en mousse dans l'ensemble. Il faut tout de même en excepter une ou deux qui sont d'un très bon niveau (le titre éponyme notamment ou Renegade).
Alors, normalement vous devriez vous demander pourquoi 7/10 à un album si inégal ? Premièrement parce qu'il y a une vraie dimension ludique dans cette album qui s'entend à travers le relâchement et la spontanéité du jeu d'Hansen, qui avait quelque peu pris l'habitude de nous décevoir ces dernières années. Deuxièmement parce que Kiske débarque un peu de nulle part et renvoie à la niche toute une génération de jeunes loups, notamment sur Souls Alive qui fait véritablement figure de masterclass à tel point il est impérial; tout y est, les tons moyens, les montées, la tenue de note, des tremolos à faire pleurer un bassiste de trash. On le connaissait déjà comme l'un des meilleurs chanteurs de sa génération mais force est de constater qu'il a, avec le temps, gagné en maîtrise technique. Les deux combinés font que cet album est plein de joie, de cette joie allemande parfois insaisissable qui touche directement à l'âme de ceux qui restent jeunes dans leur coeur.