"Aw you know I want to take you
to the Spaceship Races
Watch them do a few laps around the sun
But if you don't go in for far out places
I'll take you home with me
When the day is gone..."
Spaceship races.
Sur la pochette, une jeune femme frayant à travers des branchages qui entravent momentanément son passage (sa carrière ?). Mais un arc en ciel de créativité semble émerger littéralement de sa tête d'un autre côté, promesse d'un avenir plus que créatif et enchanteur. Une créativité qui semble surgir de sa personne même tout comme une à deux générations plus loin Kate Bush (Carol King, née Carol Joan Klein est de 1942 là où la britannique est de 58) fera surgir d'elle même une certaine magie sur Never for ever (1).
C'est qu'en 1970, au moment où sort ce premier album solo (2), la jeune compositrice n'a plus rien à prouver sur son travail. Elle a composé activement une bonne partie de la décennie précédente pour un peu tout le monde et avec un succès jamais démenti alors (Aretha Franklin, The Chiffons, The monkees, The Drifters...). La suite logique était donc de passer soi-même à ses propres chansons pour une carrière solo. Le hic c'est que sans promotion et avec son chant qui surprend au premier abord (comme celui de Neil Young a pu aussi surprendre quitte à ce que la maison de disque y aille à reculons sur le premier album du loner), sa voix grave et soul appliquée chaleureusement à des ballades folk-rock, l'album fit un flop.
It's time... to begin again !
Raspberry Jam.
Un échec immérité tant déjà presque tout Carole King est déjà là (en un peu plus rock que le reste de son --excellente-- carrière) : son sens mélodique imparable, des chansons qui touchent à l'initimité et à la confidence, du rythme... C'est surtout d'emblée addictif et plusieurs titres font mouche directement.Surtout que la musicienne est déjà bien entourée (l'ami James Taylor vient jouer un peu de guitare accoustique et apporter sa voix aux choeurs).
Alors quoi ? Le mixage et la production ? Sans doute, encore qu'au regard des standards de l'époque c'est du tout bon. Le public visé n'y trouvait pas son compte ? Peut-être. L'erreur sera rectifié dès l'album suivant, Tapestry, énorme carton de 1971, raflant 4 grammy Awards (dont meilleur album et meilleure chanteuse pop) et restant à la première place inégalée du Billboard 200 pendant près de 15 semaines. De nos jours, l'album reste encore dans le top 10 des 10 meilleurs albums de la période 1963 à 2015 selon le magasine (3) ! Et si Tapestry se révèle bien plus profond et doux que Writer, il n'en faut pourtant pas oublier ce galop d'essai qui mérite déjà une bonne considération. Amis mélomanes, ne boudez pas votre plaisir !
Come on and get me ! What have you got to lose ?
What have you got to lose
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(1) Pour les curieux, je renvoie à mon analyse et critique de cet album de Kate Bush.
(2) Enfin, pas tout à fait. Peu de temps avant, elle co-fonde avec Danny Kortchmar et Charles Larkey le groupe "The city" pour un unique album, "Now That Everything Has Been Said" (1968).
Je serais curieux, perso, d'écouter ça : https://www.senscritique.com/album/Now_That_Everything_Has_Been_Said/5889900
(3) C'est ce qui s'appelle donc une sacrée revenche : https://fr.wikipedia.org/wiki/Billboard_200