Young and Old par alfextra
La Saint-Valentin, c'est ce doux moment où les couples ont envie de voyager loin ensemble. Un peu comme ce duo du Colorado, qui s'acheta un voilier et parti à l'aventure. Au bout de la route, un premier album intitulé Cape Dory, sorti l'année dernière.
Ce duo, c'est Tennis. Et après ce premier service, loin d'être un ace, il fallait faire évoluer son jeu. Alors le double a décidé d'en finir avec sa période sixties pour devenir plus groovy. Pour se faire, Alaina Moore et Patrick Riley ont choisi d'être désormais entraînés par M. Carvey (Black Keys). Et cette nouvelle production donne un son qui a clairement mûri.
C'est donc grâce à Young & Old (sorti le 14 Février chez Fat Possum) que Tennis fait un retour gagnant sur le court indie. Une frappe fraiche et simple, un geste aérien. Enregistré en seulement 3 semaines, ce nouvel album est plus joyeux, moins prétentieux. Mais est-il pour autant le coup de l'année ?
Un lift convaincant
Le match commence par It's All Feel the Same, un bel échange qui se termine sur un coup de maître. C'est l'intensité qui permet de rentrer comme il se doit dans le vif du sujet. Le premier smash applaudi par le public est Origins, un tube motown où on se laisse emporter par la voix de Miss Moore. Très réussi.
My Better Self est un amorti plein de finesse et de délicatesse, qui atterri sur la ligne émotionnelle. On revient aux gestes qui faisaient les succès des années 80. Tout comme ce Traveling aux percussions claires et au côté hippy. On a l'impression de voir la tignasse d'Agassi sur le court ! Le jeu du double devient alors plus que brillant sur Petition, où l'on sent que tout a été réglé à l'échauffement. Le public restera sous le charme de Miss Moore et de ses déhanchés pendant toute la durée de l'échange. Avant d'entamer une Ola en son honneur.
Robin est peut-être le point où le duo se « ballade » le plus. Une pop qui permet de s'évader. Changement de rythme ensuite avec High Road, qui surprendra l'adversaire. Un coup que les commentateurs salueront. Le vrai tournant du match est Dreaming. Avec l'aide de James Barone, le ramasseur de balles (à la batterie), le groupe s'envole vers les sommets et place des effets originaux et efficaces. Une ambiance très sunshine sur le terrain.
Take Me to Heaven est un passing-shot inattendu, à la limite d'être out. Le point est tout de même accordé aux américains après arbitrage vidéo. Pour finir cette rencontre, la balle de match. Never to Part est une formalité pour le groupe, pas de grandes surprises.
Tennis revient avec un album plein de charme. Dix titres de pure pop qui apportent une joie de vivre, une envie de voyage et de chaleur. Le son a mûri depuis l'année dernière, en grande partie grâce à la remarquable production de Patrick Carney. Le label Fat Possum a de sacrés talents dans ses filets, pour notre plus grand plaisir.
Jeu, set et match !
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