Chant du cygne d’une formation suédoise de metal industriel à la trajectoire assez confidentielle malgré des premières parties bien cool (Slayer, Fear Factory, Machine Head, quand même), ce « Your vision as never mine to share » est pourtant un disque assez fantastique. Débarrassé de ses oripeaux très noise industriel mais ayant pris soin d’en conserver la tonalité générale et les voix hurlées / distortionnées, le (désormais) quatuor rafraîchit et épure son style, lui conférant un côté très pop franchement bienvenu. Bien sûr, tout ça ne servirait à rien si Misery Loves Co n’avait également conservé ce sens de la mélodie et du riff providentiels ; d’évidence et dès la première écoute, celui-ci est bien présent. Si j’ai bien quelques préférences parmi ces dix titres (« No exit », « On top of the world », « Damage driven » et l’excellente reprise du « The drowning man » de The Cure, que je préfère presque à l’originale), c’est l’ensemble dont je n’hésite pas à louer les mérites ici. Si je voulais trouver une comparaison, je parlerais probablement du Marilyn Manson de l’époque « Antichrist superstar » / « Mechanical animals », mais sans le décorum et tout ce qui peut énerver. Avec le recul, je pense que c’est son image de second couteau d’une scène occultée par le Révérend (et pourtant assez riche) et le côté très antipathique de son leader Patrick Wiren qui ont précipité la chute de Misery Loves Co. Dommage car la route qui s’ouvrait à lui était plus que prometteuse !