Le premier album des "Brigitte" se présentait comme un petit objet rigolo, bien fichu, proche du pied de nez décomplexé. Elles jouaient de leur féminité tout en chantant des propos acidulés, un peu décalés voire drôles. La tournée qui suivit, confirma les deux chanteuses comme un duo aux voix impeccables mais pas encore capables d'assumer leur soudain succès en enflammant une salle par une prestation scénique à la hauteur de leurs textes. Glamours, oui, drôles et pleines d'humour, beaucoup moins.
En écoutant leur deuxième album qui sort ces jours-ci, il semblerait qu'elles aient réfléchi à la question et que leurs nouveaux titres correspondent finalement à leurs personnalités. Exit l'humour, le cocasse, la drôlerie, place à une féminité plus proche de Biba que de Causette. Les pétroleuses du premier album laissent la place à deux nanas qui craquent pour les mecs. Elles sont prêtes à tout pour les séduire, être faibles, très faibles, lascives, offertes, aimantes,.... de véritables cruches asservies au désir animal ( de l'homme bien sûr). Ainsi le refrain de "Oh, Charlie chéri " clame : " Comme toutes les jupes du quartier , je passe le plus clair de mes nuits à prier, qu'un jour tu fasses de moi ta poupée, ton indifférence est si sexy...." laisse dubitatif et confirme que le féminisme, et tous les droits acquis durement, à du mouron à se faire. Surtout que plus loin dans " Hier encore" elles entonnent en choeur : "Trésor tes désirs sont mes lois.... Tes bras sont les plus forts.... Aujourd'hui ma maison c'est toi !"
Mais cette impression première est contrée par une réécoute plus attentive de l'album. Des morceaux plus incisifs arrivent à nos oreilles. "Embrassez-vous", "Le perchoir", "Plurielle" nous rassurent sur l'état d'esprit des deux dames. On peut donc se demander pourquoi deux ou trois titres ont des paroles qui ressemblent si maladroitement à des chansons de la variétoche des années 70. Peut être parce que ce sont les plus dansants, comme si pour se trémousser, il fallait du plus léger... Cela laisse dubitatif car finalement ils nuisent un peu à la cohérence de l'album. (Oui, je sais, vous allez me ressortir le vieux poncif que la femme est multiple, un jour mère, un jour pute, un jour militante , ...)
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