Dire que le cru 2016 m'avait déçue serait un euphémisme. Depuis cette date, j'ai soigneusement évité d'écouter ne serait-ce qu'une chanson de The 1975. Mais voilà, beaucoup d'ami(e)s se rendent à leurs concerts et ne tarissent pas d'éloges. Je me suis risquée à me pencher sur le cru 2018. Et quelle surprise !
C'est vraiment étrange. Pendant bien longtemps j'étais dans l'idée que les albums de The 1975 étaient fourrés de fillers et celui-ci n'aurait pas dû faire exception. Une quinzaine de titres, et pourtant aucun ne parait superflu.
En fait, A Brief Inquiry Into Online Relationships est même plein de vraies pépites de pop alternative. Ça commence fort, après le motif introductif, alors qu'on est très vite projeté dans la joie hyperactive et instantément dansante de Give Yourself a Try. C'est une des meilleures chansons de l'album et donc une des meilleures chansons de la discographie de Matt Healy. Je n'arrive pas à comprendre comment le groupe a réussi à retourner une référence à Joy Division pour en faire quelque chose d'à la fois vulnérable et porteur d'un message de vie.
Plusieurs highlights suivent: TOOTIMETOOTIMETOOTIME, par exemple, nous donne de la dance pop gentiment hypnotique, Love it if We Made it explose l'anxiété des Millenials pour en faire un hymne de concert de stade. On pense aussi à la tentative réussie de dilla-time neo-soul (ça en fait du jargon) avec Sincerity is Scary qui fonctionne très bien. On peut dire tout le mal qu'on veut de leur album précédent (en tout cas je ne me suis pas privée), celui-ci est un véritable succès.
Si vous aimez la pop inventive qui n'a pas peur de faire dans l'éclectisme avec une volonté d'exposer les vulnérabilités du groupe, alors cet album est pour vous. La sincérité de Matt Healy est touchante et je ne suis pas surprise qu'il ait conquis autant de monde après ce disque.
Je suis ravie d'avoir donné une autre chance au groupe et je vous enjoins à en faire de même.
{S'il ne fallait garder qu'un titre}: It's Not Living (If It's Not with You). J'avais gardé le meilleur pour la fin. Je ne cesse de l'écouter désormais.