A Different Kind of Truth par Jérémy Bias
Les amateurs de hard rock de plus de 50 ans vont être ravis : le 12ème album studio du groupe de hard rock Van Halen est sorti le 7 février 2012, comme témoigne « l’originale » pochette ci-contre. Quand on connaît le groupe on sait à quoi s’attendre, non pas que sur le célèbre logo signature « VH », mais sur l’esprit des illustrations : à croire qu’ils ne connaissent qu’une seule couleur.
Selon le nouveau chanteur, qui toutefois chante avec les frères depuis 1984, ce n'est pas « une reformation », mais « un tout nouveau groupe ». Ainsi, il leur aura fallut un certain temps pour réaliser que le chanteur changeait tous les ans, et que le bassiste était nouveau (le fils du guitariste Eddie Van Halen, depuis 2006). Dans le « tout nouveau », on n’a malheureusement pas vraiment senti ni différence ni nouveauté, si ce n’est justement un atroce chant retravaillé par MAO afin d’éviter que la vieillesse du bonhomme ne se fasse trop sentir, comme dans le tout premier titre « Tattoo ». En même temps, la voix a du avoir le temps de changer entre le premier couplet et le deuxième, car en 14 ans, ils ont quand même su composer 13 nouveaux titres, soit quand même presque un par an ; aussi remercions-les pour tout ce temps de travail passé à l’élaboration de cet album si ordinaire.
Toutefois, on pourrait quand même faire comme la dernière fois, et encore celle d’avant et ainsi de suite, à savoir remercier Eddie Van Halen pour ses riffs de guitare et son frère Alex pour de belles parties de batterie, mais ce serait se forcer à admettre que le groupe a toujours quelque chose de particulier – ou déjà quelque chose, même n’importe quoi - à apporter, alors que les esthétiques ont changées et que ce « tout nouveau » qui sort ici, n’est qu’un réchauffé de ce qui a déjà été fait… et par eux-mêmes en plus. Ils auraient pu le sortir en 75, comme pour des chansonnettes bluesy comme « You and your blues ». Là au moins ils auraient été dans leur temps blues rock.
Notons enfin que tout l’album est sur le même ton « un peu bourrin hard rock mais pas trop ». Ainsi, rien de calme où la recherche ou l’écoute musicale serait mise à l’honneur. C’est un 100% énergie, mais un 100% énergie sans variation. Les mêmes gammes pentatoniques mineures pendant 47 minutes, ça va bien 7 minutes.
Jérémy Bias.