C'est l'histoire d'un lièvre...

Non, restons sérieux, c'est l'histoire d'un mec... Non, enfin si, mais il est mort le mec, donc ça commence déjà pas terrible pour lui. Mais après avoir obtenu la sainteté nécessaire, se voit envoyé au paradis. Et comme la musique là-haut était chiante à mourir, enfin à vivre (la harpe et le luth ça va un moment hein), il exige d'être envoyé au sous-sol aux côtés de Lemmy Kilmister et autres rockeurs démoniaques morts dans des circonstances douteuses à 27 ans. Là-bas, c'est toujours pas ça ; Motörhead tourne en boucle avec le même schéma ennuyeux à la longue, et notre héros du jour décide de déguerpir comme un lièvre. Puis, comme Saint Pierre a l'âme charitable et en avait surtout marre de ce guignol, il prend sa clé d'argent et renvoie notre musicien sur Terre. Et là, c'est là grâce incarnée ! Le type n'avait jamais osé penser à une telle ambition musicale, il sort un album d'une rare subtilité, son amour pour le folk et le classique le pousse dans ses derniers retranchements, un savant mélange, moins rock qu'auparavant mais avec quand même des éclairs de violence, un sax qui joue en parfaite symbiose avec le clavier, ou bien les deux se répondent tour à tour, Pan se fait plus discret, reprend parfois le thème du saxo, sans oublier les fulgurances baroque ou des influences orchestrales plus modernes. Grandiose, magistral. Les critiques rock habitués au groupe et surtout las des concepts pompeux qu'ils ne comprenaient pas, n'ont encore une fois rien compris et sont passés complètement à côté, pressés d'enterrer le groupe (mais pierre qui roule amasse quand même son flouse, donc s’en fout). Tant pis pour eux. Toute façon les critiques sont tous des frustrés de ne pas savoir tenir un instrument, les manches.