Tous les amoureux de musique le savent, le deuxième album est toujours une étape compliquée. Se renouveler tout en contentant les fans du premier opus est un vrai défi et ils sont nombreux à s'y être cassé les amplis. Qu'il soit trop prétentieux, trop redondant, ou trop mauvais, il y a beaucoup de façon de le rater.
Les Who ont décidé de faire quelque chose d'original pour éviter cette malédiction: ils se sont amusés. La preuve absolue se situe dans les bonus tracks de la réédition CD. Une reprise du générique de Batman, la série des années 60 avec Adam West. Comment un groupe qui se prend au sérieux enregistrerait-t-il ça? En plus de cela, chaque membre du groupe a été obligé de composer un morceau pour pouvoir avoir une avance sur leur paye. C'est ce qui explique la présence de chansons orientées pop menant le groupe à des extravagances pour garder leur style Maximum R'N'B. Le début du disque c'est un album de pop psychédélique, tirant vers la variété mais tellement fun qu'il est difficile de résister.
Et enfin la chanson "A Quick One, While He's Away", le tout premier opéra-rock. Sur un album certes moins ambitieux qu'une grande partie de la discographie des Who, c'est la marque de l'amplitude grandissante de Pete Townshend à la composition et du groupe à l'interprétation. Ce seul morceau est l'amorce d'un tournant dans l'histoire du rock, de la grandiloquence des années 70. Le reste de l'album ressemble à une bande d'amis qui se rassemble dans un garage pour jouer en buvant des bières. Cet album ressemble à l’ascension des Who vers la grande époque de leur carrière. On commence simplement et efficacement, mais la on ne compte pas se reposer sur nos lauriers.