Le 2ème album des Pink Floyd, A Saucerful of Secrets, est peut être le plus énigmatique, le plus impénétrable des disques du Floyd.
Rares sont les disques qui procurent ce genre de sentiment et sur lequel je constate une telle unanimité dans les critiques. Chacun (et moi même inclus) est mitigé.
Tant les critiques professionnels que les amateurs modestes de musique que nous sommes sont tous entre le constat d'un groupe cherchant clairement un second souffle que le constat que sur ce disque, des moments de fulgurance et je dirai même de génie apparaissent.
Alors, oui effectivement, l'album sonne fort inabouti et le travail est d'un niveau très inégal.
Le mix entre space rock psychédélique/rock progressif et morceaux plus pop m'a un peu dérangé.
On passe un peu trop du coq à l'âne et c'est plutôt déconcertant.
Oui effectivement, ce disque interpelle par son inconstance et on est (je constate) tous d'accord là dessus mais je suis pas d'accord sur ce qu'on dit sur sa chanson titre.
Cette chanson là (surtout les boucles de batterie parfaitement exécutée par Nick Mason) est un chef d'oeuvre pour l'époque.
Rares ont été les groupes avant 1968 à avoir proposé un travail d'une telle précision et d'une telle qualité.
Pink Floyd a prouvé en un seul titre que le psychédélisme (pourtant à la pointe de sa mode) pouvait encore aller plus loin dans son expérimentation.
La quasi absence de Syd Barrett (je préfère l'appeler comme ça) est pour moi une anecdote alors que chacun lui attribue à posteriori une grande partie du génie que l'album peut avoir.
Et non, sacré non de dieux cet album n'est pas que "le dernier album de Pink Floyd avec Syd Barrett" mais un pont vers d'autres cieux qui mèneront le Floyd vers la légende.
Pink Floyd a juste ceci de particulier de toujours aller à contre pied du business et du pré établi et là il s'est un tout petit peu trompé