Si hier était triomphe...
A Saucerful Of secret est le deuxième album de Pink Floyd, suite à The Piper At The Gates Of Dawn où le groupe était sous la houlette de Syd Barett, il s'efface ici en jouant seulement quelque guitares, et signe également le plus tragique et le plus beau morceau de l'album.
Si l'album précédent m'avait vraiment fait accrocher aux prémices de Pink Floyd, ce second album est bien moins convaincant. Commençant par Let There Be More Light, chanson de très bonne facture dans la continuité logique du premier album, mais cette fois, c'est Waters qui en est l'auteur. Pink Floyd quitte son enveloppe psychédélique, mais pas au point d'être encore qualifiable de groupe de Rock Progessif. Let There Be More Light, sorte de pied de nez au propos Biblique "Que la Lumière Soit" est assez chaotique, auquel la pochette de l'album s'accorde très bien. C'est encore brut cependant, et peu mélodique, cependant la voix floue, comme éloigné de Waters donne une force à la chanson, et la référence à Lucy In The Sky (The Beatles) est vraiment la bienvenue.
S'en suit alors Remember A Day, Set the Control To The Heart Of the Sun et Corporall Cleg. Pink Floyd rentre clairement dans le domaine du Space-Rock, qui leur sied plutôt bien, ces trois morceaux montrent également que Syd Barett s'efface, petit à petit, Rick Wright et Roger Waters prenant la relève. Corporall Cleg est d'ailleur un aperçu de ce que sera, dans les paroles, The Final Cut, dernier album de Pink Floyd avec Waters. C'est également l'arrivée de David Gilmour (qui remplacera Syd pour la guitare, et seulement la guitare). Ces trois morceaux lancinant m'ont moyennement emballé, c'est encore très, trop fouilli, sans réel charisme. Je sais que beaucoup aiment Set The Control To The Heart Of The Sun mais ce n'est malheureusement pas mon cas. Il en ressort également que l'album est assez peu varié sur l'idée du son, et du rythme, bien plus plat que le précédent.
Et là c'est l'horreur, sacrilège -peut être, mais A Saucerful Of Secret, chanson éponyme, est malheureusement un morceau long et très, très ennuyant. Je m'étais pourtant envolé avec des morceaux beaucoup plus long de Pink Floyd qui suivront, et ils figurent souvent parmi mes favoris, mais là, je dis non. Mais, la maturité du groupe n'étant pas encore là, on peut s'intéresser non pas à la musique en elle même, mais à la démarche, à la volonté de composition et surtout de mixage. Pink Floyd ouvre avec cette chanson un nouveau chapitre sur la gestion du son et l'importance du mixage. C'est encore brut, maladroit et surtout, au final très, très lent. Cependant on ne peut oublier qu'elle devait être la chanson phare de l'album.
Passant brièvement sur See-saw, qui est la première approche discrète du Rock Progressif, suit le meilleur morceau de tout l'album, et bien entendu, comme de par hasard, il est de Syd Barett. Jugband Blues est un réel trésor, déjà car l'absence de Barett sur le reste de l'album se sent, et, de plus, l'entendre à nouveau chanter, à la fin, contre son groupe, est très fort : En effet, ce morceau est une prise de conscience réelle de Syd sur sa situation mentale et sa place dans Pink Floyd. Elle commence par le très dur : "It's awfully considerate of you to think of me here / And I'm much obliged to you for making it clear / That I'm not here." (C'est terriblement attentionné de votre part de penser à moi ici, et je suis bien obligé de mettre au clair, que je n'y suis pas.). Véritable chant du cygne du Barett "Pink-Floydien", dans son habituelle composition déséquilibré qui s'écroule d'elle même sans jamais flancher, pour finir par un joyeux chaos, beaucoup plus sincère que le reste de l'album.
Jugb... A Saucerful Of Secret marque donc un nouveau départ, douloureux et pénible, pour Pink Floyd, premier album sous la houlette de Waters (qui fera monter le groupe au sommet), tout l'intêret réside dans la mélancolie du départ de Syd.
Et la mer n'est pas verte, (référence à Astronomy Dominé)
et que j'aime la reine,
Et qu'est ce donc que le rêve,
Et qu'est ce qui au juste est une blague?