Blonde on Blonde
7.9
Blonde on Blonde

Album de Bob Dylan (1966)

Oh, comment ont-ils jamais pu te persuader?

Vous êtes droles quand même, sur à peine un demi-millier d'entre vous qui ont écouté cet album, environ 1/4 à mis une note en dessous de 8 (Déjà que 8...). Ensuite je constate qu'il figure à peine dans le Top 50 des albums Sens Critique. Sérieusement, plus je découvre de la bonne musique, moins je vous comprends. Amis, camarades, oserais-je dire, collègues! (Oui, il l'a dit!) ! Que vous arrive t-il? Je sais qu'il n'est pas évident d'apprécier Bob Dylan à sa juste valeur, cela m'a pris beaucoup de temps, imaginez-vous trouver Mr. Tambourine Man insupportable à écouter? Hé bien, cela m'est arrivé! Mais nous avons grandis, nous sommes plus-ou-moins jeune aujourd'hui, conscient du poids de nos actes... Note Moyenne, 8.1 ? Sérieusement ?

Il est vrai dans un premier temps que l'album n'aide pas, la première chanson est insupportable (Rainy Day Woman #12 et #35) suivie de la deuxième qui n'aide pas beaucoup, (Pledging My Time) c'est encore trop vieux jeu, trop blues peut-être, trop étiolé. Ce n'est alors qu'à partir de la troisième chanson que l'album peut commencer. Cette troisième chanson c'est Visions Of Johanna, un classique pour les amateurs de Bob Dylan. Si certaines personnes méditent encore sur le sens de cet chanson, c'est peut être qu'il n'ont pas su l'écouter avec leur coeur, ou pire, qu'ils sont anglophone. Visions Of Johanna est un magnifique tableau de la solitude, isolé dans son loft et voir la voisine d'en face dans les bras de son amant et son amour qui se reflète en elle et vous plonge dans l'obscurité du séjour, éclairé à l'hallogène. Tientes jaunes.

Petit à petit quelques éléments placent Johanna, et, que vous soyez homme ou femme, vous avez peut être vécu cette formidable aventure de la vie qui fait que, comme de par hasard, votre ancienne histoire d'amour sort avec la personne la plus minable de la terre, c'est ce "Little boy lost, he takes himself so seriously", ce petit garçon perdu, qui se prend pas pour de la merde, et qui, lorsqu'il vous parle de votre ancien amour, d'un lointain baiser qui vous est adressé. Il doit surement avoir beaucoup de culot pour être aussi inutile, "muttering small talk at the wall while I'm in the hall", phrase magique, qui, même si on ne la comprend pas, de par sa sonorité apporte un sentiment de rancoeur universel (-peut-être). Et ces visions, de Johanna, elles me tiennent éveillées, passé l'aube. Quand même. La chanson se fini au musée du Louvre, avec la Joconde qui a le blues du chemin tu peux le deviner vu comment elle sourit, et ces visions de Johanna, c'est tout ce qu'il reste. Blonde On Blonde prend déjà du ressort et se veut être impressionant. On quitte les chantiers battus de la critique vaste de la société et du gouvernement pour laisser place à des histoires d'amour excentriques.

Arrive ensuite On Of Us Must Know (Sooner or Later) qui peut facilement être comparée à Must Likely Go Your Way (And I'll Go Mine). Si la première parle de la fin d'une relation ou c'est l'homme qui s'en va voir ailleurs et brises les illusions d'un jeune naïve, la seconde traite de la situation inverse, mais, Dylan narrateur, c'est lui qui explique bien que si les baisers de l'autre amants sont plus doux, cette fois je ne te dirais pas pourquoi c'en est ainsi. Je ne m'étendrais pas beaucoup sur ces morceaux, qui contiennent quelques petites surprises en leur sein mais ne sont pas réellements plus interessant que cela.

I Want You, qui n'est pas une chanson à la Beatles, prend le taureau par les cornes : Les saxophones argentés disent que je devrais te refuser. Tu n'es pas à ma hauteur, apparement, mais je te veux. Je te veux, je te veux parce que... Je te veux. Le mal fou à trouver les raisons de l'attirance, de l'amour, le pourquoi du comment? Le refrain répétitif à souhait conclut merveilleusement bien le dernier couplet : "But I did it, though, because he lied, because he took you for a ride, And because time is on his side, And because I ... " Le temps est de son côté, ça ne donne rien en français, mais en anglais... Comment ne pas penser à la magnifique chansons des Rolling Stones, Time Is On My Side? (Je pense qu'elle était déjà à l'époque de Blonde On Blonde (1966), commentez si je me trompe).

Stuck Inside Of Mobile With the Menphis Blues Again est certes plus dur à aborder après I Want You, elle n'a pas beaucoup de charme mais est la chanson la plus roots de l'album, ça fait penser un peu à Subterranean Homesick Blues Part. 2, du point de vue du Kid, paumé dans son village de taré. La chanson joue beaucoup avec l'idée de l'enfermement contre la créativité, de l'hypocrisie des gens qui se croient important et d'une mère qui revient si souvent mais qui parait tellement absente (aucune référence dans les couplets). Cela peut aussi amener Bohemain Rhapsody, avec les tons des gens du voyage.

Je ferais l'impasse sur Leopard-Skin Pill-Box Hax, Temporaly Likes Achille et pire- Obvisouly Five Believers, je ne trouve pas ces trois chansons particulièrement intéressantes, ni réussie. Je sais, Dylan ouvre pas mal de ses concerts avec la première. Je ne comprend toujours pas pourquoi.

Just Like A Woman est en revanche une sacrée perle, ramenant peut être à Visions Of Johanna : "Ev'rybody knows, that baby's got new clothes, but lately I see her ribbons and her bows..." Have fallen from her curls. Tout le monde sait que cet gamine à de nouveaux vêtement mais tout à l'heure j'ai vu que ses rubans et ses noeuds son tombés de ses boucles, ou comment dire qu'elle m'a déjà remplacé et qu'elle m'a déjà oublié et qu'elle est prête pour celui à venir, encore après. She takes just like é' Woman Yes she does she makt's love just like é' woman, insistant bien sur un drôle d'accent, Dylan affiche une voix sérieuse, très posée et sévère. Le mieux c'est lorsque sa nouvelle relation s'emballe : "But what's worse is this pain in here, I can't stay in here, Ain't it clear that I just CAN'T fit, yes I believe it's time for us to quit". Un régal. Ah, you fake Just Like A Woman. Certaines personnes penseront qu'il s'agit d'une chanson antiféministe, mais encore une fois, je dirais comme pour Kim (Eminem) et Sale Pute (Orelsan) que c'est la visions lache de l'homme qui est plus au centre.

"Ton passage à niveau, tu sais que je ne peux le franchir", dit-il dans Absolutely Sweet Marry, hé bien moi je vais le faire. Et pof!, chansons suivantes.

On se rapproche (déjà!) de la fin du double-album. Mais voici donc 4th Time Around. Longtemps j'ai écouté cette musique, longtemps elle m'a rappelé m'a jeunesse, une prochette d'album un peu baroque, et des vieux jeux fait de bois, du bois au ravais qui dégage une forte odeur. Pourquoi, je ne sais pas, du moins je ne savais pas. 4th Time Around est une (référence/parodie/reprise) à Norvegian Wood (en plus ça rime), cette géniale chanson des Beatles que j'écoutais beaucoup, petit. Je préfère la version de Dylan, maintenant. Un histoire d'amour grotesque : Avant de partir elle me dit : N'oublie pas que chacun doit donner quelque chose en échange de ce qu'il a obtenu, j'ai battu son tambour en lui demandais si ça venait (ceci est une métaphore sexuelle qui me semble assez claire) [...] j'ai alors sorti mon dernier morceau de chewing-gum et, je lui ai tendu gallament. C'est marrant j'aurais fait pareil avec mon ex. Après le personnage se rend compte qu'il a oublié son Tee-shirt, y retourne et essaye de justifier sa présence, demande du rhum (si quelqu'un à compris l'image de la chaise roulante qu'il me fasse signe) elle répond non et il dit : Tes paroles ne sont pas claires, tu ferais mieux de jetter son chewing-gum, elle crie et devient rouge et tombe sur le sol (pour moi elle est morte, le débat est ouvert). Après avoir vidé son rhum, il part vers une nouvelle conquête qui ne lui pose pas de problème, l'aimant tout de suite. Intéresant de noter que la morale est tout de même : "Je n'ai jamais demandé ton soutien. Maintenant ne demande pas le mien.", comme si quelque chose de son ancienne campagne avait tout de même subisté.

Et, enfin, le plus beau morceau, la plus belle chanson de Bob Dylan, peut-être. Elle occupe à elle seule toute la B-Side de la deuxième galette du double album. Sad Eyed Lady Of The Lowland. A t-on écrit plus fantastique, plus mitigée, plus magistrale chanson d'amour? Je demande à voir, je demande à entendre. Les paroles, pas forcément évidente à saisir, réflétent une poésie réelle. Les images pululent, la voix de Dylan apport une sorte de tristesse, d'amour amer. Tout est ambiguë, tout semble délabré, allant du positif au négatif et inversement. Je ne saurais trop en dire sur cette chanson. Je pense qu'il ne vous reste plus qu'a mettre Play et à écouter (disponible sur Spotify), sinon l'album en entier, et cette merveilleuse chanson.

Blonde On Blonde à amené la musique à un stade moderne. En 66', alors que les Beatles pataugaient encore entre Rubber Soul et Revoler. Impressionant.
Theo_Atm
10
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Créée

le 26 août 2012

Modifiée

le 26 août 2012

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Théo Altman

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