You have to be trusted by the people that you lie to...
Encore une fois, c'est impressionnant. Voir incroyable. Après la monumental Wish You Were Here, que faire, sinon se mordre les doigts? Bien, objectivement, je ne peux pas vous dire que Animals soit meilleur, ah ça. Non. Mais une réelle surprise, oui.
Des 4 albums "majeurs" (qui sont en fait les plus connus, oui.) de Pink Floyd, Animals à été le plus délicat, et le dernier, à être écouté, alors que c'est le deuxième que j'ai découvert. Mais cette pochette, ah, quelle pochette. Sombre, sale, représentant une des énorme usine de Londres.. Je n'avais pas encore lu La Ferme des Animaux, mais finalement, je pense que j'ai bien fait. Ainsi, libéré de toute direction de lecture, j'appréhende ce lugubre album avec un peu de peur, d'angoisse et je me demande bien ce que je vais pouvoir y trouver. L'album lancé, c'est Pigs On The Wings Part One qui ouvre le bal, sur une guitare acoustico-folk (?) et encore une fois la magie opère. Enfin non, pas vraiment. Parce que le morceau suivant dure... 17 minutes. Alors on pouvait pas forcément s'y attendre sur le vinyle, mais c'est marqué noir sur blanc sur mon iTruc, et ça fait peur. Après une ouverture aussi douce, le chant devient carré, moins profond et surtout plus violent, des cris de chiens viennent s'ajouter de temps à autres, mais toujours au bon moment. Ah, Dogs...
Dogs, tu m'as tout pris : mon temps, ma patience, ma naïveté aussi peut être. Mais j'étais idiot, jeune et innocent. Parce qu'en fait, tu es mieux que Welcome To The Machine, et même Have A Cigar. J'avoue. Tu es un délice, les guitares sont vraiment, mais alors vraiment très bien (et alors quand je t'écoute en Remasterisé, tu t'imagines même pas). Tout est là, tout est installé, des paroles assassines, des sirènes, tout le monde de requins, de chiens qu'est l'entreprise. Toute la domestication de l'employé, rien n'est retenu, tout est violent. C'est avec une maîtrise impeccable du temps (aucun passage trop court, aucun trop lent). Les paroles sont des envolés pas permises, tes différentes parties ( 3, je me permet), vont en montant, dont je retiendrais pour chacune : L'aliénation, la virulence : "And after a while, you can work on points for style/ Like the club tie, and the firm handshake / A certain look in the eye and an easy smile", la prise de conscience, l'impossibilité de reculer : "Gotta admit that I'm a little confused / sometimes it seems to me as if I'm just being used / Gotta stay awake, gotta try and shake off this creeping malaise / If I don't stand my own ground, how can I find my way out of this maze" et enfin, la fatalité : "Who was breaking away from the pack / Who was only a stranger at home / Who was ground down in the end / Who was found dead on the phone / Who was dragged down by the stone". Chaque parties véhiculent pour chacune d'entre elles une force hors du commun. Pour en venir ensuite aux mains avec "Pigs (Three Different One)".
Vous l'aurez certainement compris, contrairement à bien d'autres, Dogs est mon morceau préféré de Animals, quand certains scandent Sheep ou Pigs (Three Differents One), tout est donc correct, bon, voir très bon dans la suite, mais plus avec cette même force, Pigs (TDO) attaque plus de front, avec plus de haine, mais également moins de subtilité, "Pig man Pig Ma-ahah, Ahahah Charade you are". Sans casser le rythme de l'album, bien au contraire, laissant ainsi les moutons s'en prendre plein la gueule. Des sons de distorsion assez psychédéliques, des bêlement étouffés, l'ignorance de la masse devant le système, le maillon faible de la chaine, mais dont se sert tout le reste. Sheep vous savez, c'est ce genre de gens qui vous disent "Tous des pourris", "De toute façon rien changera", c'est ces cons qui font semblant d'avoir un avis sur tout, qui se dirigent vers le comportement le plus primaire pour exprimer le dégout qu'ils ont d'eux mêmes. Ces gens qui restent scotchés devant TF1 pensant assister à des programmes culturels de qualités, ou même pour rigoler tout simplement. De même que ceux qui pensent que l'art n'est qu'une agréable distraction. Enfin, c'est tout ce qu'a véhiculé Sheep en moi, même si malheureusement j'ai trouvé le morceau plutôt plat, sauf lors des sautes d'humeur lors du chant.
Mais alors pourquoi, pourquoi 10 si 2 morceaux sur les 5 sont juste bons. Parce que la fin revient clairement faire écho au tout premier morceau (Pigs On The Wings Part Two), parce que ça réveille toute la magie, toute la sensibilité de la chose et que ça me donne envie de finir ma critique sur une traduction approximative mais la plus lyrique que je peux, parce que Dogs est un morceau incroyable, parce que l'ambiance globale est juste d'une génialité. En bref, Animals est un indispensable de Pink Floyd, et mon album, à défaut d'être le préféré, coup de coeur.
Et c'est ainsi que, sachant que je prends soin de toi, et que, à ta manière tu le fais aussi, alors je ne me sens plus seul, au travers des vagues et des tempêtes, maintenant que j'ai trouvé un endroit sûr pour enterrer mes os, et n'importe quel fou sait qu'un chien à besoin d'une maison, un refuge contre les cochons volants. (Encore merci à Pink Floyd)