Blixa parti, Nick Cave semble avoir revu ses ambitions à la baisse, et les Bad Seeds de ne plus être le groupe le plus génial de la planète (cette enivrante souplesse jazzy recouvrant une complexité ébouriffante), mais un simple (?) backing band brinquebalant, voire même grinçant. Pire, Cave s'est épris d'une simplicité depuis longtemps oubliée, et n'écrit plus des chansons qui soient à la fois un récit et son commentaire. Le résultat est un peu rude, souvent très beau, parfois même époustouflant comme du Bob Dylan, par exemple lorsqu'un chœur gospel vient foutre le feu à l'église. Ce retour aux racines, loin du spectacle mais heureusement non sans humour, a tout d'une renaissance. [Critique écrite en 2004]