Aaaaaah......Killing Joke... Comme je l'ai toujours dis, KJ est par excellence LE groupe qui ne m'a jamais déçu. A l'heure où les groupes fêtent leurs 25-30 ans de carrière en offrant des retours aux sources (je déteste cette expression) ratés et insipides, notre Killing Joke continue de faire son chemin et de surprendre au lieu de décevoir, et ce depuis une sorte de renaissance en début de décennie. En effet, KJ nous habitue tous les 10 ans à renaître de ses cendres, au moment où il périme... Souvenons nous des années 80, le groupe s'était englué dans une New Wave mièvre et presque dépourvue de ses emblématiques guitares avant de disparaitre quelques années, ûsé. Puis 1990 arrive et le monstre indus que nous connaissons désormais naît d'une sorte de rage insoupçonnée et oubliée depuis leur premier album, 10 ans plus tôt. Puis LE Pandemonium, album phare du metal industriel en 1992 aux côtés du Psalm 69 de Ministry, entres autres. Et puis il y a eu Democracy en 1996, avec ses qualités, ses défauts, ses prises de risques, son échec, encore. Il a alors fallu longtemps, huit ans, au groupe pour ressusciter en 2003 avec un album éponyme, bigrement fin, brutal, post-punk, culte. On sait que KJ a retenu une leçon à la fin des années 80: après le succès, ne pas s'embourber dans la merde pour autant. Alors les rois du contrepied sortent Hosannas And The Basement Of Hell, sale, long, rapide et lourd, et...nouveau succès! Après ça, le fameux bassiste historique (deuxième de la formation mais emblématique quand même) meurt, et Killing Joke en profite pour retrouver son tout premier line-up. Là évidemment, on peut avoir peur, surtout que le groupe en profite pour rejouer à fond leurs deux premiers albums, très bons évidemment mais loin des joyaux plus récents. Un EP sort, In Excelsis, et j'ai été vraiment rassuré, notamment par le sens de la mélodie présent sur Endgame. La mélodie...voilà un peu le soucis du précédent opus, basé sur la répétition, la crasse et la brutalité. Votre humble serviteur fût donc rassuré.
Jusqu'à ce jour où je fît tourner le fameux Absolute Dissent chez moi, oreilles tirées vers l'extérieur pour ne pas en perdre une miette. Le premier titre passe, et je ne peux m'empêcher d'en relever les défauts, principalement cette volonté de retrouver le son des débuts, notamment le morceau Pssyche, surtout sur les couplets. Ce morceau passe beaucoup mieux dès la seconde écoute. The Great Cull m'a aussi un peu refroidi, m'attendant à quelque chose de plus inspiré ; encore une fois j'avais oublié qu'un bon Killing Joke s'apprécie dès la seconde écoute. Et puis...Fresh Fever, et le sourire qui revient. Un refrain inspiré, un rythme typique de KJ qui rappelle surtout l'éponyme de 2003...tout va bien. In Excelsis, que je connaissais déjà du EP, passe sans trop broncher, un peu répétitive mais vraiment pas mal. A ce moment, l'impression majeure est d'écouter un album varié, comme tout album de KJ, mais ici plus que jamais, comme une sorte de best of de tout ce que le groupe avait pu nous proposer pendant trente ans. La rage et la froideur des premiers albums et des précédents (This World Hell, seul morceau que je n'aime pas, because le refrain moche), la mélodie et la chaleur de la période Night Time (The Raven King et European Super State, parmis les meilleurs morceaux de Killing Joke) et un nouveau feeling assez inédit malgré des références évidentes (la guitare de Here Comes... typiquement Eighties) dans un style plus abordable au grand public. On termine avec un chef d'oeuvre, encore, la dubissime Ghosts Of Ladbroke Grove, excellente et typiquement Jokienne. Moi y a être ravi, moi va aller acheter l'album pour ne plus avoir honte de l'avoir apprécié en mp3.
Autre super point, le concert au Hammersmith a été capté et sort en triple album live...et ce avec une qualité excellente, alors cette année, c'est à Killing Joke que j'ai envie de donner mon argent, et pas aux Depeche Mode (et son pitoyable Tour Of The Universe-mais ça c'est une autre histoire), Korn, Megadeth, etc autres sujets sensibles aux retours en arrière.
Mais c'est quoi ce groupe qui ne vieillit pas? Jaz aurait-il trouvé une fontaine de jouvence en Islande dans son délire des années 80? Multiplier les jobs, on ne peut plus officiels pour certains, seraient ils la clé d'une inspiration sans faille? Mystère et boule de gnome.
+encore meilleur que le précédent, et donc une confiance renforcée.
+le son vraiment vraiment bon, alors qu'on pouvait s'attendre à du crado (Geordie n'aime pas enregistrer plusieurs couches de grattes, c'est bien connu).
+Même les mauvais titres sont des bons titres.
+le retour des mélodies, et vraiment réussies ; on est loin des 80's.
-première partie un peu molle et répétitive, et un titre vraiment chiant.
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