Je nourris déjà des sentiments ambivalents envers Origin of Symmetry, n'assumant pas tout à fait le 7 que je lui ai généreusement attribué. Absolution est l'album qui m'a fait arrêter là ma découverte de Muse, la réputation de ses successeurs m'ayant dissuadé d'en espérer davantage.
Absolution, c'est en somme Origin of Symmetry avec une couche d'accessibilité supplémentaire pour draguer un peu plus les ondes, alors que le groupe n'en avait pas besoin. Les passages nerveux, réussis, sont contre-balancés (et ruinés) par des ponts mélodiques affligeants (l'exemple paradigmatique étant le single Hysteria), Bellamy franchit allègrement la ligne en étant à la fois moins audacieux - on n'aura donc pas de Micro Cuts - et plus niais (les "ouhouhouh-yeahyeahyeahyeahyeah" de Time is running out me font honte pour lui), tout est affreusement propre et respecte à la lettre le schéma vu et revu couplet-refrain-couplet-refrain-pontmélodiquemignon-refrain. Alors, c'est bien beau d'enregistrer un tambourin à l'envers ou de jouer de la batterie dans une piscine, mais si c'est pour proposer des morceaux à la structure aussi banale, ça sert à rien. La dissymétrie (tiens tiens) entre la grandiloquence des morceaux et la platitude des textes est bien sûr toujours présente.
Seule consolation, Sing for absolution, single qui garde étonnamment une tonalité un peu glauque, sombre voire tragique qui sied plutôt bien à l'album.
Un beau gâchis pour ce thème de fin du monde qui aurait mérité bien plus d'audace.
Note : c'est amusant de constater que @Plug_In_Papa reprend exactement les mêmes exemples que moi (Hysteria, Time is running out et Sing for absolution) mais pour exprimer un avis totalement opposé (http://www.senscritique.com/album/Absolution/critique/9515745).