Consécutivement à la sortie de "Greatest hits", The Cure décide de faire une petite surprise à ses fans en ajoutant un CD bonus (et non "cadeau Bonux") reprenant la playlist de l'album en version "électro-acoustique". La mode des MTV Unplugged étant largement passée en ce début des années 2000, on se demande bien ce que le groupe va nous concocter, surtout que son passage à l'émission culte en 1991 n'avait malheureusement jamais été éditée de manière officielle, et c'est bien dommage, vu la qualité et l'originalité de cette prestation.
Ce seront une playlist et une interprétation nettement plus conventionnelles qui figureront au programme de ce disque. La présence-surprise de Boris Williams aux percussions ne changera pas radicalement la donne, même si deux-trois ajouts bien sentis apparaissent ça-et-là. Les morceaux de "Japanese Whispers" s'en tirent haut-la-main, "Let's go to bed" et "The Lovecats" en particulier. Au rayon des réussites on peut également citer "Just like heaven", l'harmonium de Roger O'Donnell s'intègre bien au morceau (d'ailleurs, ses contributions constituent un point fort de l'album), et "Lullaby" sur lequel Boris Williams est impérial, rappelant au passage la version de "Mixed up".
Niveau déceptions, c'est bien la voix de Robert Smith qui pèche. On sent qu'il force, et qu'il ne peut parfois pas atteindre l'octave supérieure comme sur le refrain de "Mint car". Le vrai ratage est sur "Never enough" où on frôle la catastrophe. Dommage quant on sait que c'est cette voix qui est le principal facteur d'émotions chez Cure.
"Acoustic hits" n'est pas un must-have du groupe, même s'il peut constituer un objet de curiosité et venir compléter la collection des fans les plus ardus, vu que le disque a fait l'objet d'une parution indépendante en vinyle depuis les années 2010. Ce n'est pas non-plus un ratage total, car Cure s'en sort pas mal sur certains morceaux. Cet album s'écoute et ne fait pas passer un mauvais moment à l'auditeur.