Connus pour leur hard rock bien acéré et mordant (oui, aussi pour leur ballades) les Scorpions, précurseurs d’une ritournelle d’agent immobilier cupide ou de coach bien-être, sortent de leur zone de confort remplacent leurs lames de rasoir par des draps de satin le temps d’un concert acoustique, gratifié par la présence d’un orchestre pour sublimer les douces cordes de nylon.
Tous les classiques du groupe (plus trois inédits plutôt quelconques) se retrouvent transformés par le son cristallin des guitares acoustiques, voire remodelés comme Holiday qui se voit affublé de sonorités brésiliennes type samba, avec basse virevoltante et maracasses, pas trop ma came mais quand c’est bien exécuté, pourquoi pas !
The Zoo aborde aussi une touche plus bules, avec ce clavier omniprésent, ce qui apporte une autre dimension au morceau, magnifié par son son superbe refrain.
Always Somewhere est la perle de l’album : la voix de Meine est fantastique et le morceau est moins aussi poignant que sa version originale. Même si les chœurs féminins peuvent faire un peu kitsch, ils ne me dérangent pas outre-mesure, et ils se fondent très bien dans l’ambiance caressante de la chanson.
Dommage que les plus gros classiques du groupe ne se retrouvent pas sublimés de la sorte d’ailleurs. On m’avait offert cet album, à l’époque où internet n’existait pas, parce que je mourrais de frustration de ne pas pouvoir écouter Still Loving You autrement que sur Nostalgie, par chance, et quelle ne fut pas ma déception quand je me suis rendu compte que c’était une version totalement dépouillée de sa puissance, de son énergie. On y retrouve quand-même la substance de la chanson, mais guère plus. Send Me and Angel et Wind of Change sont également passables, mais sans plus.
Le Hurricane 2001, par contre, est l’autre bijou du disque. Son intro délicieuse, ces plans de guitare soliste sublimes, sa rythmique carrée, bref, très bon !
Un mot sur les reprises, un peu ratées selon moi. Je trouve que la voix du bon vieux Klaus ne colle pas avec le style de Queen ou de Kansas, il y a une lacune de douceur. Malgré ça, les musiciens font un très bon boulot.
L'album nous offre aussi une atmosphère intimiste qui reste agréable. Les harmonies vocales marchent bien et l’orchestre sait rester mesuré. Un album agréable à écouter, malgré quelques longueurs ou une redondance du style ballade.