Entendons-nous bien, ce n'est pas l'album que je commente ici, mais un "live" télévisé de" Across from Midnight."... Pour que nul n'en ignore.
Mais comme il fallait bien raccrocher l'évènement à l'une des "cases"de "Sens Critique", j'ai pensé que celle-ci serait la plus idoine pour vous livrer la joie de ma découverte...
Ce live : un évènement passé à peu près inaperçu... Arte nous avait en effet fait l'heureuse mais trop discrète surprise de sortir de son chapeau le 1° mai 2021 cet enregistrement de 1997 : un "inédit" selon la presse télévisée spécialisée : une rare aubaine !
Le spectacle a été enregistré le 02.09.1997 à la Waldbühne de Berlin : un amphithéâtre en pleine forêt.
Le yéyé de 1969 est là sur scène... Pour un adieu ? Les allemands et les français ont toujours gardé une place dans leur discothèque et leur coeur pour Joe Cocker et sa voix chaude. les anciens de son époque de gloire aussi...
Il n'a encore que sept ans à vivre mais il ne le sait pas. L'homme est un peu voûté, il a un falzar trop grand pour lui, mais la mode vestimentaire n'a jamais été son souci essentiel.
Physiquement, son hygiène de vie passée a laissé des traces mais Joe est comme téléporté sur une autre panète par son micro. Et à la première note, il repart comme en 14. Je devrais dire 69 (1969) et pour nous charmer une fois encore de cette voix chaude à nulle autre pareille. Peut-être un zeste de Ray Charles ?
La voix est restée la même : on a l'impression de ré-entendre ses disques. Le chantreur n'en est ni trop proche, ni trop éloigné : de quoi éviter la monotonie ou un souçon de play-back.
Le charme agit à la première note : hélas la télé française ne nous gratifie ni de hi-fi, ni de vraie stéréo...Archaïque : à quoi bon la fibre en mono ? Les râles du chanteur en sont moins humains, moins réels et plus numérisés, mais on savoure ce moment exceptionnel... Et on l'écoute comme si on venait de découvrir un trésor enfoui !
Tout le live sera sous le signe de la "musique en toute modestie". Il n'y aura pas de ballets, de lasers et autres gadgets "tendance". Joe est là debout devant son public, quasi immobile. Il ne bouge que les bras et les doigts comme s'il s'évertuait à pianoter sur un clavier imaginaire.
Par contre, l'orchestre et les deux choristes sur scène sont d'une qualité exceptionnelle, et concourant à magnifier le chanteur., sans vouloir se substituer à luii
Je me demande combien il y a de travail derrière tout ça... En outre, le batteur se démène comme un beau diable. Les rocks de Joe se prêtent bien à de spectaculaires démonstrations de jeu de caisses ou cuivres, et heureusement, quelque slows sont là pour que tout le monde respire...
Comme dans les sixties ou les dancing alternaient les deux genres ! De la suée pour faire boire, puis un moderato pour s'essuyer.
Tout le show sera visuellement identique et on en oublierait les prises de vues de Egbert van Hees le réalisateur. Il a la bonne grâce de se faire oublier comme s'il enregistrait une grand-messe. On lui en sait gré. le bel art n'a pas besoin de subtrerfuges...On est avant tout là pour écouter, se laisser transporter.
"Le petit vieux" sur scène continue d'assumer, bravement, crânement, et "vit" ses morceaux comme jadis, l'esbrouffe des consommations interdites en moins. Après une vie pareille, ce n'est pas un mince exploit ! Là aussi, il aura gagné.
On se demande si ce live n'était pas, finalement, plus un rite religieux qu'un spectacle avec un messie soudainement réapparu grâce à Arte...
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Arte le 01.05.2021

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le 4 mai 2021

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