Malgré toutes mes recherches, je n'ai pas réussi à savoir pourquoi ce si beau film avait été affublé d'un titre aussi neuneu ! C'est même la seule chose ratée dans cette oeuvre !
Certes, l'histoire (hélas réelle) d'un enfant élevé en dehors de sa civilisation est un thème qui n'est pas nouveau au cinéma, mais la version qui nous en est présentée ici par ses deux scénaristes est superbement écrite et on ne s'ennuie pas une seule seconde, malgré les quasi deux heures de projection...
On se laisse envoûter par cette histoire de gamine devenue femme qui n'a pu jusqu'alors communiquer avec qui que ce soit et le réalisateur nous l'illustre avec de très beaux voire surprenants paysages ou vues, avec un sens inné de la nature... et de la pêche !
Mais ce film n'aurait pas rencontré le succès qu'il a connu sans Jodie Foster qui l'a coproduit. Certes, elle s'est arrogée le superbe rôle phare de l'histoire : une "Jane" surnaturelle qui va s'éveiller brusquement au monde dit civilisé, sa communication avec un monde qui lui a jusqu'alors été dissimulé. On sent tout le métier de Jodie qui a commencé sa carrière d'actrice à six ans, mais que de Niro a magnifiée ensuite. Et l'actrice n'a pas besoin de se faire doubler pour les versions françaises de ses films puisque toutes ses études se sont déroulées en langue française ce qui donne peut être une note d'authenticité à ses interprétations... Encore qu'ici son langage "international" est incompréhensible ! Mais quelle superbe interprétation d'un personnage pas facile à jouer qui eut pu s'avérer ridicule, extra-terrestre, burlesque mais ici si convaincant, empathique et romantique... Elle aurait mérité lors de la sortie de ce film un Oscar pour lequel elle n'aura été que nominée, mais peu importe.
Bien sûr, ce rôle n'eut pu suffisamment être mis en valeur sans un "faire-valoir" de talent, et il a été trouvé en la personne de Liam Neeson qui vit lui aussi son personnage... Si bien que l'interprétation de Natascha Richardson, bien que épouse réelle de l'acteur, semble bien fade voire artificielle ou peu crédible...
Cerise sur le gâteau, Mark Isham a illustré cet "hibernatus féminin" d'une musique admirable qui transcende ce récit sans chercher à s'attirer le premier rôle : enregistrée en Dolby (et diffusée en FM en Belgique) la:musique magnifie cette aventure si vous disposez d'un plateau sonore Bose ou encore d'une barre de sons additive aux diffuseurs bronchitiques de votre récepteur TV !
Dommage encore une fois que la nullité de ce titre ne m'ait dissuadé d'aller voir ce film sur grand écran, ce qui ne l'a pas empêché de friser le million et demi de spectateurs en France. Succès mérité.
la trois (RTBF) le 19.12.2019