A force de clashes, de recherches de buzz stupides sur les réseaux, on avait fini par comprendre que Booba s'ennuyait pendant sa retraite. Alors le Duc a décidé de sortir de son paisible EHPAD à Miami pour tenter de (se) prouver qu'il avait encore assez de jus pour se mesurer à la nouvelle génération.
Et s'il a réussi à perdurer à travers le temps, c'est principalement grâce à sa capacité à se renouveler et à coller à l'époque. Trop malin, il comprend toujours les codes et les sonorités, alors AD VITAM AETERNAM réduit considérablement la durée et des titres et de la tracklist pour ne pas dépasser la demie-heure et donner ce que les fans veulent: des punchlines, des prods lourdes et de la zumba. Servez-vous à votre guise messieurs dames.
Sauf que ça ne prend plus vraiment. On n'y croit pas, la posture devient grossière et superficielle, et pour la première fois on le sent un poil ringard à vouloir être dans le coup. Même lui semble si peu impliqué et fait dans le service minimum. Quelques titres font le job (Dolce Camara et surtout Abidal qui a le mérite d'être un peu original dans l'interprétation) mais quand sur 10 titres, la moitié sont à peine écoutables, c'est compliqué : les Saga, Signé faut arrêter, vraiment, et que dire de l'essai CVBSP sur un beat pour Jul.
L'impression d'être sur de la musique fast-food, c'est consommable immédiatement mais ça n'a aucune valeur, aucun impact sur le long terme. Oubliable à peine terminé.