Et voila, six mois après le très bon Screen Memories, John Maus remets le couvert avec un nouvel album douze titres, à savoir Addendum. Titre plutôt sympathique quand on sait que les douze morceaux présents ici ont été composés durant les cinq dernières années, en même temps que ceux de Screen Memories, mais pas que...
Examinons la pochette tout d'abord, qui est tout simplement la même que son tout premier album, Love Letters From Hell, un album plus ou moins non-officiel sorti sur un label spécialisés en bootlegs. En examinant la tracklist de ce nouveau disque, on remarque deux titres qui sont déjà apparus sur I Want To Live!; son deuxième album "non-officiel"; "1987" et "I Want To Live". On note également un titre, "Privacy", co-écrit par son collègue de toujours, Ariel Pink. On peut donc en conclure que cet Addendum en est vraiment un.
L'album retrouve les même textures synth-indie que sur Screen Memories ou We Must Become..., la musique baignant dans un jus rétro mid-80's plutôt assumé. On retrouve ici boites à rythmes, synthés vintage et basse ronde ou aérienne "à la Peter Hook". Musicalement, on frôle parfois la perfection, comme dans "Dumpster Baby", "Mind The Droves" ou "Second Death", titres dans lesquels les progressions mélodiques sont impressionnantes. Pour le reste, nous avons là une succession de titres aux ambiances différentes, parfois joyeuse et énergiques ("Outer Space", "Running Man"), parfois plus mélancoliques et posées ("Episode", "Middle Ages", "Privacy"). Avec les deux derniers titres, "1987" et "I Want To Live", on sent bien qu'il y a un changement, notamment dans la composition, peut-être un peu plus lo-fi. Dans les deux cas, on retrouve déjà le côté rêveur et joyeusement mélancolique de la musique de John Maus. D'un point de vue vocal, les envolées lyriques du baryton de Maus peuvent parfois évoquer Ian Curtis, mais restent cependant très uniques et mises en valeur par un usage récurrent de réverb et d'écho sur la voix.
Avec Addendum, nous avons donc un album peut-être moins majeur dans la discographie de John Maus, construit autour de "restes". Il reste néanmoins un solide album de dream pop "mausienne", avec une suite de titres tout aussi intéressants les uns que les autres. Ne manque que la brillance d'un "Touchdown", "The Combine", "Copkiller" ou "And The Rain..." pour avoir un disque parfait...