Moby Dick entre deux eaux
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Je connais très peu le metal asiatique. Mis à part quelques tarés japonais, quelques obscurs groupes de death taïwanais, et quelques groupes plus connus tels que Chthonic ou Tengger Cavalry, je n’ai qu'une vision très floue de ce milieu, de son envergure, de sa diversité. Mais je suis intimement persuadé que le monde du metal asiatique, et de la Chine, dont l’ouverture culturelle s’accélère depuis quelques années, nous réserve de bien belles surprises.
Pest Productions est un label chinois, qui produit principalement des groupes de black/folk/atmo. Black Kirin est un de ces groupes. Sextuor chinois fondé en 2013, Black Kirin livre avec National Trauma son premier album, qui succède à 2 EPs et quelques singles par-ci par-là.
Je tiens déjà à dire que je n’ai pas trop pris la peine de chercher une traduction des lyrics, écrites en chinois. Toutefois le fait qu’un groupe chinois nomme son premier album National Trauma m’évoque pas mal de choses, et j’imagine qu’il serait fort intéressant de jeter un œil sur les textes de Black Kirin. Pas cette fois-ci.
Car ce qui nous intéresse ici, c’est la musique. Black Kirin n’est pas juste un groupe chinois qui fait du metal comme presque partout sur la planète. Black Kirin incarne cette vision très précise de ce qu’on appelle communément folk metal. Pas le folk metal qui se contente de parler de bière de vodka, et d’orgies dans la forêt pendant une nuit d’été. Black Kirin incarne le folk metal qui se veut un hommage à une culture traditionnelle, une utilisation de celle-ci dans un contexte culturel différent : Le pari d’un groupe de folk metal tel que Tengger Cavalry, chinois eux aussi, a été de concilier metal (musique d’origine principalement occidentale), avec la tradition musicale chinoise. Black Kirin aussi, réalise parfaitement ce syncrétisme.
A travers chaque titre de National Trauma, on retrouve riffs et breaks, lorgnant tantôt sur le core, tantôt sur le black de bataille à la Chtonic. Les compositions metal de Black Kirin sont complètes. Tout y est. Des breaks, des riffs black. Le chant est diversifié, on retrouve aussi bien du growl que du chant black hurlé. Le jeu de guitare est complètement fou. Les solos sont techniquement irréprochables : tapping, shred, toute la gamme passe à la moulinette des guitaristes.
Et ces compositions metal sans concessions se marient à la perfection avec des interludes et des passages plus calmes, qui font la part belle aux instruments traditionnels, et à la Huadan かおり(Metal-archives ne proposait pas de version en alphabet latin.), chanteuse d’opéra chinoise. Et quelle chanteuse. Même si on peut rester imperméable à la vision de la Chine que transmet Black Kirin (Notamment parce qu’on entrave pas un mot de mandarin.), il est impossible de rester insensible à la beauté de ce chant lyrique et envoûtant.
Avec National Trauma, Black Kirin livre ici une des productions metal les plus originales de ces dernières années. Reste à savoir si le groupe pourra, avec Tengger Cavalry, populariser le metal en Chine. Rien n’est moins sûr, à l’image des connotations politiques associées au genre dans la République Populaire (https://www.youtube.com/watch?v=lyQZ-oLshOQ), où des différents groupes morts-nés qu’on préférerait oublier (http://www.metal-archives.com/bands/%E7%A5%AD%E6%9C%88%E5%A5%B8%E5%B0%B8/41086). Affaire à suivre.
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Créée
le 30 janv. 2016
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