J’aime bien cette artiste multi-talent et polymorphe (Annie Clark de son vrai nom), capable de s’inspirer de PJ Harvey, Bowie, Prince, Neil Young, Sonic Youth, Talking Heads pour ne citer qu’un mince échantillon. Elle a travaillé aussi bien avec Taylor Swift que Metallica, Paul McCartney et David Byrne ! Et au bout du compte, en digérant toutes ces influences, elle nous fait partager son univers, indéniablement pop-rock mais personnel, avec une touche d’électro qui incite à bouger et danser. Elle est capable de créer des mélodies évidentes et en même temps de se lancer dans des morceaux plus expérimentaux. Dans cet album, elle réussit à mixer les 2, s’éloignant du rock seventies du précédent (« Daddy’s Home ») mais n’oubliant pas de mettre les guitares en avant. Elle a travaillé avant tout seule sur des boîtes à rythme, des synthés analogiques pour créer des nappes sonores et voir ce qui allait naître. Pour la 1ère fois, elle est productrice en chef de son œuvre. Et sur « Broken Man » et « Flea », c’est Dave Grohl qui est à la batterie, autant dire que ça cogne ! Dans « So Many Planets » c’est aux Talking Heads qu’on pense, eh oui, les fortes influences ne peuvent pas totalement disparaître. Elle a raconté que le titre de son album ("Tous né(e)s en hurlant") signifiait qu'on avait tous et toutes la capacité de se révolter, le cri est un signe de vie. Un album très intéressant dans lequel Annie s’affirme, peut-être plus sombre et intimiste mais qui démontre qu’elle est là pour durer. On aurait tort de passer à côté.