Lorsque je vois le groupe jouer les fabuleuses chansons de leur album éponyme en live, j’ai du mal à ne pas faire d’analogie entre leur chanteuse-leadeuse et Tanya Donelly des Throwing Muses. Même blondeur. Même son teen-grunge-rock 90s que Tanya a infusé plus tard dans son groupe Belly, bien plus pop que Throwing Muses. Parce qu’Alvvays n’est pas dark, Alvvays est lumineux, Alvvays est efficace, Alvvays est insouciant.
Le groupe est vraiment dans la lignée de DIIV. « Oshin » m’avait fait à peu près le même effet (quoique peut-être avec un peu plus d’intensité) à la première écoute. Il n’y a qu’à voir l’esthétique des clips des deux groupes. « Follow » et « Archie, marry me » sont presque interchangeables dans le visuel comme dans la mélodie (bon, pas interchangeables…mais franchement similaires). DIIV sait se montrer plus incisif que Alvvays toutefois, sur des titres comme « Doused » ou « How long have you known ? ».
Mais là où Alvvays gagne, c’est dans les paroles. Loin des ramblings de Tanya Donelly, les paroles se rapprochent plutôt de l’ironie pop-punk de Debbie Harry époque Plastic Letters. Il y a des phrases qui font sourire : « You've expressed explicitly your contempt for matrimony/You've student loans to pay and will not risk the alimony » ouvre « Archie, marry me », avec une belle pointe de cynisme, le contre-pied du titre de la chanson. « An outcast of modern society, suffering from a case of sobriety » dans « The agency group » décrit avec humour un paradoxe sociétal de la jeunesse. C’est elle qui inspire vraiment cet album, entre les récits d’amour (souvent non-réciproqués, dans « Adult Diversion » et le très joli et quelque peu mystérieux « Red Planet »), la débauche (« Party police »), et puis, un peu des deux (« Archie, marry me »).
J’ai du mal à ne pas penser au « Pretty Baby » de Blondie quand j’entends cette dernière chanson (« Archie »). Je fonds avec la même intensité en tout cas, et avec le même sourire. Comme de la neige au soleil, en fait. Mon rayon de soleil en décembre. Love, Alvvays.