Amarok par Fabien Labonde
Préambule : Virgin voulait que l’album instrumental suivant s’appelle Tubular Bells II … mais pour Oldfield, écrire une suite à l’Opus 1 n’avait pas lieu d’être (il changera d’avis en même temps que de maison de disque).
Amarok, c’est la revanche des guitares sur les synthés programmés, la revanche du format long sur le stéréotype du single, la revanche du contexte sur le texte, la revanche du phatique sur le conatif (si je puis me permettre !), la revanche de la musique imprévisible sur la techno-pop conditionnée.
On se rend compte à l’écoute d’Amarok, à la fois linéaire et discontinu, qu’une mélodie peut tour à tour devenir une ligne de basse ou un contre-chant, et réapparaître 30 minutes plus tard juste une fois comme ça. Mais ce n’est pas tout, … la brosse à dent et l’aspirateur se font rythmiques, Margaret Thatcher invite à la gigue et Mike Oldfield mêle le flamenco, les percus africaines, les chœurs féminins, le blues et la polka à des réminiscences de Tubular Bells… et ce sans s’appesantir, car pour empêcher Virgin de sortir un single pas plus d’une minute ne développe la même ambiance (enfin presque).
Ça fait du bien de savoir qu’il n’a pas oublié ce qu’étaient un solo ébouriffant, une envolée de flûte irlandaise ou un picking de guitare acoustique. J’ai passé 17 années de ma vie sans Amarok, je compte bien passer toutes les autres en sa compagnie.
Pour ceux qui ne connaissent pas, jetez-vous dessus ! Bon appétit.