J'aimerais bien, tiens, qu'il se retrouve tout seul sur son boulevard des rêves brisés...

... Parce que là, tout ce qu'il nous brise c'est les couilles !

Vous savez, je fais partie de la génération qui a découvert la musique avec Linkin Park, The Offspring et Sum 41, groupes que j'écoute encore aujourd'hui, avec plus ou moins de recul.
Eh ben quand on m'a dit, tiens, écoute-ça, ça va te plaire, j'étais enthousiaste, la pochette était cool, tout ça. A priori, l'album avait toutes les chances de me plaire. Sauf que dès la première écoute, j'ai trouvé ça à chier.

Je ne supporte pas American Idiot, la chanson-titre, faut arrêter de déconner, c'est encore plus facile que du Nirvana, le riff m'insupporte, c'est tout.
Le "grandiose opéra-rock", Jesus machin-truc, n'a pour moi aucune cohérence musicale, et en plus c'est pompeux comme pas possible. Je ne dis pas qu'on ne peux pas faire du bon punk, certains morceaux des Clash (beaucoup) sont des vrais bijoux, mais toujours sans prétention. Là on a le contraire : c'est moche et prétentieux. Ça c'est un des rares trucs que je ne supporte pas en musique, quand on est poli, on appelle ça "avoir des ambitions trop haut placées", moi j'appelle juste ça "péter plus haut que son cul".

Ensuite, Holiday, ouais c'est péchu, assez entraînant, mais ça va pas casser trois pattes à un canard.

Boulevard of Broken Dreams et Wake me up when September Ends, les 2 meilleurs morceaux de l'album, parce qu'il m'arrive d'écouter des morceaux complètement formatés pour la radio et d'y prendre plaisir, pour moi c'est un peu comparable à Coldplay ou Travis, à écouter quand on a pas trop envie de réfléchir, ça fait du bien mais bon, ça ramollit un peu le cerveau à force.

Bon, et surtout, pour moi cet album est emblématique d'un genre, le pop-punk, qui est pour moi une hérésie. Souvenez-vous, le punk, de l'anglais "dégénéré", c'était la culture alternative de Londres dans les années 80, les Sex Pistols, faire de la musique sans prétention, avec trois accords, et un message politique fort. Comment dès lors peut-on faire du punk populaire, sans message, du punk formaté pour attirer les masses ? Green Day, c'est 65 millions d'albums vendus en 20 ans, c'est-à-dire plus que les Beach Boys en 50 ans (pour rester en Californie commerciale).

Voilà pourquoi les 3 morceaux écoutables de l'album me sortent par les trous de nez quand je les entends à la radio : c'est un album qui réussit l'exploit d'être à la fois prétentieux, ambitieux, vide et formaté à la fois.

Edit : Devant le nombre élevé de dislikes, poussé par mon abnégation et mon dévouement corps et âme à la musique qui n'ont de limite que... hem, j'ai réécouté l'album.
Ma note n'a pas changé (quoique j'ai failli la changer, vous allez voir...), mais j'ai deux-trois choses à rajouter.
D'abord, je dois saluer l'unité de l'album, chose que je n'avais pas perçu à 15 ans et qui apparaît clairement comme le gros point positif (+2). Toutefois, ça ne me rend pas l'écoute plus agréable : American Idiot me révulse toujours autant les oreilles, et maintenant c'est Wake me up when September Ends qui me fait chier alors qu'elle passait bien à l'époque. Holidays après tout est une bonne chanson, Boulevard of Broken Dreams fait son boulot. Pas de grosse surprise de ce côté finalement.

La surprise, elle vient plutôt des chansons que j'avais oubliées. Au début, ça va : We are the waiting et Saint Jimmy relèvent plutôt le niveau de l'album. Et puis, Novocaïne, ça commence à couler, pour se vautrer complètement dans She's a Rebel (sérieux...) et Extraordinary Girl. Letterbomb est vite oubliée, Whatsername est tout aussi vide, mais ça finalement c'est pas étonnant, des morceaux quelconques, je m'en souvenais pas, je les oublierai tout aussi vite, mais c'est pas désagréable, juste vide (-1 quand-même pour cette deuxième moitié molle).

Non, ce que j'avais oublié, c'est qu'il y a Homecoming, aka Jesus of Suburbia II, mais en pire. Les défauts imputables au fait que Green Day ne sait pas faire du rock progressif, et qui faisaient de Jesus of Suburbia une chanson si prétentieuse et détestable sont toujours présents dans cette chanson, mais en plus c'est sur fond de happy end hollywoodienne ! On subit la chanson plus qu'on ne l'écoute, ses changements de rythmes aussi banaux que maladroits, ses riffs de guitares de 5 secondes sortis d'on ne sait où juste parce que, les transitions ratées entre les ambiances tout aussi ratées... (-1)

Bref, je suis désolé, je me disais qu'avec autant de dislikes, il fallait que j'ai raté quelque chose à l'album, et pendant la première moitié j'ai entrevu quelque chose qu'effectivement j'avais raté (un album complet qui ne se prend finalement pas trop la tête et livre des refrains sympas, (si on oublie Jesus of Suburbia (désolé))) mais la deuxième moitié remplie de chansons clichés molles même pas entraînantes, et cette abomination, non, je peux pas. Bon, gardez en tête que j'aurais pu mettre encore moins que 3 et que je l'ai pas fait, ça reste meilleur que beaucoup d'autres "artistes" (pensée spéciale pour One Direction)...

Au passage, la page Wikipédia a été remise à jour, on est passé à une estimation de 75 millions d'albums vendus, et les Beach Boys, eux, sont sortis de la liste.