L'achèvement d'une formule, sa version poussée au maximum, voilà comment sonne, ou plutôt comment se ressent ce American IV de l'homme en noir.
Toujours avec Rick Rubin à la production, qui nous abreuve de son plus clean et compressé son, toujours dans cet équilibre ridiculement difficile entre une finesse des arrangements qu'il choisit et un côté "les deux pieds dans le plat" de ce son americain-au-possible, dans lequel il est impossible de discerner ne serait-ce qu'un minuscule pet dans la monolithique carapace.
Mais ce qui fonctionne dans cet association Rubin-Cash, c'est la voix détruite de Cash, qui salit à lui tout seul les élans mélancoliques de Rubin comme s'il s'étalait littéralement par terre.
Johnny Cash ne chante plus, il râle, il pousse son dernier cris avant de sortir les pieds devant, et se permet même d'étaler ce dernier cris sur la longueur de plusieurs albums, dont celui ci est sûrement le plus abouti.
A écouter pour pleurer comme pour rire, mais surtout pour vous rappeler à quel point vos grands-parents sont moins cool que ce ptit vieux la.