Amputechture
7.3
Amputechture

Album de The Mars Volta (2006)

Survolté, dingue, fou, un must have !

The Mars Volta, ou le groupe le plus fou au monde. Leur discographie est étonnante, c'est le genre de musique qu'on a pas l'habitude d'entendre, et pourtant force est de constater que les deux larbins Omar et Cedric maîtrisent à mort leur sujet. On a ainsi affaire à une musique que l'on pourrait qualifier de "rock progressif", mais qui part dans tellement de directions différentes qu'au final le classement le plus judicieux serait de créer un nouveau style "marsvoltien", et je pense que c'est ce style qui décrit le mieux cet album.

Un album marsvoltien donc, des musiques longues, pouvant sembler très lourdes au début, mais qui se révèlent dans toutes leurs splendeurs par la suite. C'est un album qui mérite d'être trituré, testé, osé, tenté, tenté à nouveau, puis observé, écouté au calme, bref c'est un album qui ne s'écoute pas d'une traite distraitement, et c'est encore moins un album à écouter une fois avant de se dire "Wah c'est bizarre, j'aime pas", parce que l'on louperait alors l'un des albums et l'un des groupes les plus originaux qu'on peut trouver actuellement.

L'album commence avec un "Vicarious Atonement" qui ne décrit absolument pas la suite de l'album. Il s'agit d'une musique relativement calme par rapport au reste, mais déjà, les synthés ultra présents se font entendre et déjà, l'on se dit "What... The fuck ?" si l'on ne connait pas encore l'univers. La musique se veut à la limite du méditatif, ouvrant péniblement à base de solos de trompette - brusquement arrêtés pour passer à la suivante - et autres sons venus d'ailleurs, mais parfaitement un album qui saura vous surprendre.

S'en suit alors une musique parfaite ; Tetragrammaton du haut de son titre étrange et de ses 16 minutes, commençant directement dans le feu de l'action sous une batterie folle et une solo de guitare à la limite du glauque. Attention, chef-d'oeuvre. La musique à la première écoute (comme tout le reste de l'album) ne dévoile pas toutes ses subtilités ; elle mérite de nombreuses écoutes. Les passages étranges et pourtant Ô combien réussis se multiplient, des modifications de voix en veux-tu, en voilà, Cedric fait exploser sa voix comme très peu de chanteurs peuvent le faire, sous une musique tonitruante, se reposant de temps à autres pour repartir de plus belle dans un fatras musical comme aucun autre groupe ne sait le faire. Fatras, certes, mais calibré ; alors oui, le groupe est connu pour garder ses fausses notes sur la copie finale afin de garder un souci d' "authenticité", on aime ou on aime pas, c'est tant mieux, mais à part ce détail qui au final ne se ressent guère dans l'album, la musique est maniée à la perfection. Et vas-y que je te fous un petit synthé bien senti ici, et vas-y que je te foute un solo de guitare bien génial là-bas, et vas-y que je fasse mélanger le tout dans une joyeuse explosion musicale, bref une musique parfaite, vous dis-je !

Arrive alors la musique la plus courte de l'album, et pas forcément la meilleure, Vermicide, qui réserve tout de même ses très bons moments (dans tous les cas, la musique "pas forcément la meilleure" reste d'un très haut niveau vu la qualité du reste de l'album)

Puis arrive le second chef-d'oeuvre de l'album, Meccamputechture, parfaite elle aussi dans son genre, cependant pas aussi bonne pour moi que Tetragrammaton, mais réservant de magnifique moments musicaux. Celle-là aussi est très lourde musicalement, et mérite une attention approfondie, mais une fois ses subtilités découvertes, ce n'est plus que du bonheur tout le long.

La musique suivante, Asilos Magdalena, permet de respirer. Comme son titre l'indique, une autre langue arrive soudainement à nos oreilles ; de l'espagnol, alors que tout le reste de l'album se déroulait en anglais. Etrange. Et pourtant magnifique. La musique est méditative, très calme, sur des paroles étranges, le refrain magnifique avec la voix de Cedric emportant ailleurs l'auditeur. Le ton hispanique est très remarqué sur cette musique-ci, et celle-ci se termine sur une répétition de plus en plus modifiée, jusqu'à l'épuisement, d'un refrain à pleurer. On reconnait le style marvoltien sur la fin de la musique, et celle-ci annonce d'autant plus la musique suivante.

Les trois dernières musiques sont elles aussi magnifiques ; Viscera Eyes et ses trompettes lancinantes, Day of the Baphomets et son solo de tam-tam absolument transcendant, El Ciervo Vulnerado clôturant parfaitement l'album sous des sons étranges, et sous une musique se voulant calme mais à la limite du macabre.

Un album parfait, donc, pas grand-chose d'autre à ajouter...
Yosuke
7
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le 19 sept. 2013

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Yosuke

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