Àmr
6.6
Àmr

Album de Ihsahn (2018)

Le black-metal mène vraiment à tout

Dans ma précédente chronique sur Ihsahn, je commençais en disant à quel point ce projet me perplexifiait à chaque fois. Vous pouvez aller relire cette introduction, parce qu'avec ce nouvel album, Àmr, c'est rebelote!


Ihsahn, ancien frontman du légendaire groupe de black-metal norvégien Emperor, s'ingénie depuis plusieurs années maintenant à nous livrer des albums où se mélangent black-metal, hard-rock seventies, rock progressif, électro et pas mal d'autres trucs encore.


Dit comme ça, on a toujours un peu l'impression de tomber sur du gloubiboulga pour lendemain de cuite et, comme quasiment à chaque fois, le sentiment général est plutôt d'un album remarquablement homogène, malgré l'éclectisme de ses éléments constitutifs.


Àmr est un album plutôt court, avec neuf pistes qui oscillent entre quatre et six minutes, pour une durée totale autour de trois quarts d'heure. Court, mais dense, avec des ambiances musicales variées et très travaillées.


Il commence par exemple par un "Lend Me the Eyes of the Millennia" très black-metal symphonique avec une composante électro, suivi par un "Arcana Imperii" qui alternent vocaux black et clairs sur une base de metal progressif cinématique.


Et puis, soudainement, il y a des morceaux en full symphonique, comme "Sàmr", "Where You Are Lost and I Belong" et "Marble Soul", qui débarquent. Ou un "Rites of Passage" qui mélange électro-metal et vocaux black.


J'ai déjà plusieurs fois utilisé l'expression "le black-metal mène à tout, à condition d'en sortir"; quelque part, j'ai l'impression qu'Ihsahn est un cas d'école: sans en sortir complètement, il parvient à faire quelque chose de différent et d'impressionnant. Ce n'est pas le seul dans ce cas, mais c'est peut-être un des exemples les plus marquants.


Maintenant, c'est clair que Àmr n'est pas un album pour les auditeurs dilettantes. Il faut s'accrocher pour ne pas être complètement dépassé par les mélanges parfois improbables. Mais si on aime les musiques un peu perchées et un minimum recherchées – ou qu'on aime sortir des termes comme "black-metal électro-symphonique progressif" en société – c'est un must!


*Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org *

SGallay
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le 20 juin 2018

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