Les groupes qui possèdent un son reconnaissable aux premiers accords ne sont pas légion. Il y avait bien les Musclés mais depuis que Framboisier ne fleurit plus, le groupe pourrit. Alors quand Interpol sort enfin son second album, deux ans après l'inestimable Turn on the bright lights, on craint de ne pas retrouver le son de 2002.
Mais les premiers accords rassurent tout de suite, Antics, c'est le nom du nouveau bébé, conserve l'inimitable touche surannée, l'orchestration à la fois moderne et marquée par les années 80.
Le quatuor new-yorkais ne reproduit pas le même album, innove, offre à son chanteur Daniel Kessler la liberté que sa voix unique mérite. Il existe tant de variété et de surprise dans un disque d'Interpol qu'il est difficile d'associer cette musique à un autre groupe actuel.
Le talent de la police internationale (Interpol) est sans doute d'avoir su donner à des sons considérés comme dépassés un réel attrait.
Antics semble hors du temps, de ces albums qui sont indémodables. Une rareté alors que les White Stripes lassent à la seconde écoute, et Björk se perd en hasardeuses expérimentations. La modernité d'Interpol fascine car elle offre un son à la fois unique et familier.
Rendez-vous à la police, elle est plus forte que vous. Mais point de prison au bout de la route.
"I pretend like no one else
To try to control myself
I'm sort of like a lion's cage
Such a cautious display
Remember take hold of your time here
Give some meanings to the means
To your end
Not even jail."