Si les critiques dithyrambiques de l'an passé autour du premier album avait de quoi laisser circonspect tant il était musicalement trop alambiqué, le gap opéré par la troupe Black Country New Road pour le second est tout bonnement incroyable.
Avec des structures plus "simples", reléguant les cuivres à des effets de manche secondaires mais bien plus précieux, le groupe gagne à la fois en profondeur et en qualité. Porté par un Isaac Wood possédé et envoûtant dont le départ précipité à quelques jours de la sortie de l'opus sonne comme un parfait chant du cygne, Ants From Up There dégage une mélancolie sublime et touchante à chaque instant.
De grands moments de bravoure instrumentale succèdent à de longues plages minimalistes contemplatives dans un ensemble à l'équilibre parfait. Chaque morceau monte en puissance au fil des minutes et son ascension interminable finit toujours par impressionner.
On peut penser à Arcade Fire sur les instants les plus pop mais BCNR s'est surtout trouvé une voie et une identité avant - peut être - sa mise à mort et c'est beau. Difficile de rester insensible face à cet immense disque.