Lorsque la chillwave a été lancé et que Pitchfork nous a bourré le mou avec ce genre, Chazwick Bundick, 23 ans, en été un des fers de lance. Pourtant, le jeune homme de Caroline du Sud n’avait pas vraiment excité les foules par rapport à ses compères la faute à un premier album très irrégulier. Malin, comme un singe, il avait alors lâché l’affaire en revenant avec un second album fait de vrais instruments, plus classique mais avec de vrais pépites où l’on percevait vraiment le potentiel de Toro Y Moi.
Véritable girouette, Anything in Return, son troisième album, prend encore les auditeurs à contre pied en revenant à une musique plus électronique mais bien plus fouillée, recherchée et meilleure que par le passé. Dès Harm In Change, les ambitions sont affichées, ça claque, on retrouve beaucoup de sonorités différentes, la production de Chazwick Bundick ainsi que le mixage montrent une réelle progression comparés à son précèdent disque qui paraissait très désuet (mais non sans charme). Chaque morceau multiplie le nombre d’instruments, Chazwick nous prend dans sa spirale et nous enivre avec cet orchestre électronique la plupart du temps festif.
Le bémol de ce disque et comme le reste de sa discographie d’ailleurs, c’est son irrégularité. Toujours par excès, Bundick veut trop en mettre et finit par placer des brebis galeuses, c’est d’autant plus dommage que son album dure plus de 50 minutes aux termes desquels on frôle l’indigestion de synthé. C’est pourtant pas compliqué de virer 3 ou 4 chansons pour alléger l’ensemble, bordel.
On retient sur Anything in Return quelques tubes mais surtout la nouvelle étape franchie par Toro Y Moi qui, petit à petit, gravit les échelons. Anything in Return montre un artiste enfin à l’aise dans son genre et qui maitrise son disque du début à la fin malgré les baisses de régime. A ce rythme là, le prochain devrait être le bon et Chazwick Bundick signera enfin un album à la hauteur de son talent.