Parle plus bas.
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Pour ses 15 ans de carrière, le groupe sort un triple-album d'enregistrements inédits. Attention, enregistrements inédits ne signifie pas que c'est dénué de réchauffé et pour cause, il y a trois parties distinctes dans ce projet musical :
- The greatest tits : Les versions recyclées (autrement dit réenregistrées) de certains titres du groupe
- The dirty bits : Des inédits et d'autres versions 2020 (des titres plus récents ou reprises)
- Live gospel WTF : Un concert enregistré avec un chœur gospel
Pour ce qui est des versions recyclées, c'est pas désagréable mais clairement dispensable. Déjà la voix de Frah n'est pas au top sur tous les titres, je pense notamment à I'm Picky où il semble fatigué. D'un autre côté, ça fait plaisir que Sam et lui tentent des petites nuances au niveau du chant qui n'étaient pas dans les versions originales. Du côté des instruments, c'est évidemment carré et propre, après tout c'est Shaka Ponk qui s'occupe de tout ça. Par contre le mixage me laisse un peu perplexe. Tantôt c'est plus aéré et dépouillé que les versions originales, tantôt c'est plus compressé et "dans ta face". Ça manque d'équilibre, mais d'un autre côté un groupe qui repense le mixage de ses propres titres, ça ne peut donner que ça. On ne refait pas les mêmes choix que quelques années plus tôt et c'est naturel, c'est juste que parfois la première intuition est la bonne.
Sinon les différences ne sont pas très marquantes. C'est en parti dû au fait que si le groupe a collaboré avec des choristes ou un autre chanteur/rappeur dans la version originale, les pistes sont reprises telles quelles.
Il y a tout de même une version Unplugged de Do (qui n'a d'Unplugged que le nom) qui est plutôt savoureuse, la nouvelle version de Sex Ball est bien pêchue aussi. En revanche je ne suis pas sûr que l'intérêt de réenregistrer des titres du dernier album ou leur reprise de Smells Like Teen Spirit... Aucune plus-value ou différence notable, comme les morceaux sont encore frais, ça sonne plus comme des prises alternatives que comme de nouvelles versions.
Pour ce qui est du deuxième disque, il y a à boire et à manger (avec à nouveau des versions 2020 qui trainent). Sur Pure 90 (Rapping Queen), le groupe s'éclate. Super riff, la partie du mec de Cypress Hill est nickel chrome, ça fait plaisir. Funky Junky Monkey, Rocksta ou Ring Ring Ring c'est marrant mais ça ne va pas loin. Hormis l'énergie qui se dégage des titres, je trouve que ça tourne en rond. Singa Pop ou la reprise de Kids in America volent déjà un peu plus haut je trouve. Comme dans la première partie les versions 2020 ne changent pas grand chose par rapport aux versions originales, pour Gung Ho par exemple ça ne servait clairement à rien, on dirait juste une version avec des prises rejetées à l'enregistrement de l'album. Après reprendre le sifflement de la fin de Black Listed sur Killing Hallelujah c'est un joli clin d’œil.
Le concert est quant à lui très rafraichissant. Le groupe est en forme et s'amuse sur scène, le public répond présent (même si on sent qu'on est dans une petite salle) et le chœur gospel s'intègre bien aux différents titres joués alors que ça aurait pu être une contrainte pour le groupe. Il est plus difficile d'organiser un concert où on est 30 sur scène que 5, mais là y'a beaucoup de travail derrière pour que le chœur s'intègre et ça s'entend. Et puis les discours de Frah entre les titres sont perchés mais plutôt drôles... Si je ne me trompe pas les concert avait été diffusé à la télé. Smells Like Teen Spirit, Gung Ho, I'm Picky, Palabra Mi Amor et Mysterious Ways rendent vraiment bien. Comme la setlist est très bonne, c'est juste un régal, le final avec Rusty Fonky es juste épique.
Quand on fait le bilan, on se rend compte que le groupe ne s'est pas foutu de nous. Il y a beaucoup de contenu, réenregistrer d'anciens titres ça ne sert à rien mais c'est quand même du boulot et pour certains morceaux ça le fait. Le nouveaux titres font le café sans être extraordinaires, si toutes les anthologies d'artistes et groupes étaient comme ça ce serait pas mal !
Créée
le 6 nov. 2020
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