Cet original soundtrack, complete recording, n’en est pas un. Le producteur de cet objet me prend pour un con ou un collectionneur de reliques, qui ne va pas regarder plus loin que le titre du film (légendaire), et le nom du trompettiste, (légendaire) lui aussi. On a 26 morceaux, dont 11 inédits. Ce qu’il a oublié de souligner, le gars qui a édité ça, c’est que les ¾ des morceaux sont tronqués, coupés de façon abrupte, en plein solo, comme ç…Donc chaque morceau fait en moyenne 2 minutes, et que tous les inédits, sont des reprises des 9 morceaux de départ, et que l’album tourne autour du même riff, qui finit par faire ressembler le disque à une boucle techno-jazzifiée. Quand on connaît les conditions d’enregistrements, on se demande comment on peut sortir ça comme un disque de jazz à part entière. Tout est « improvisé », et on peut même entendre le technicien qui donne des consignes, tout est improvisé, et au premier degré. Le but était de faire un disque ? Non. Même pas une BO, mais de la musique d’ambiance qui servira de fond sonore à un film. En plus, Louis Malle a choisit de garder les meilleures prises, pour illustrer des séquences du film, dans le désordre, au hasard de son inspiration. Il aurait été plus conforme à l’esprit de cette « expérience », comme le disait lui-même Davis, de faire un documentaire, qui montre tous ces artistes au travail. Voir Jeanne Moreau qui reçoit les musiciens, Miles concentré avant la prise, les autres musiciens qui attendent, un peu stressés, car ils ne savent pas ce qu’ils vont jouer. Malle qui remonte la bande vidéo, car les musiciens on joués avec des scènes du film projetées en direct. Ça, ça aurait été un coup ! Donc si personne n’a pas eut l’idée, ou l’opportunité de filmer l’évènement, on va se contenter de la fiction filmée, ascenseur et échafaud, qui met plus en valeur le thème inventé par Davis, que cet objet de collection pas abouti, et pour cause….
On a un album fait de plein de prises qu’ils ont jugés imparfaites, et qu’on nous ressort comme par magie, la chose est assez discutable. Une prise de son très moyenne. Et le bassiste me pose un problème. Il est à la peine, sur les morceaux lents. Quand ça swingue bien, il est dans le rythme, mais quand le tempo ralentit, il a du mal à se placer dans les lignes syncopées de Miles. Il rame clairement, et sa perturbe mon écoute, si tenté que se soit un disque de jazz en tant que tel que j’ai sous les oreilles. Comme document historique, c’est bien, comme disque de jazz, ce n’est pas bon.