En 1969 Van Morrison avait déjà gagné ses galons de chanteur rock au sein du groupe Them que le hit planétaire G.L.O.R.I.A (repris notamment par Patti Smith et par les Doors) avait installé parmi les groupes les plus intéressants de la scène britanniques faisant d’eux les rivaux des Kinks ou des Animals.
Van Morrison s’échappe une première fois en solo avec un titre éblouissant ‘brown eyed girl composé avec d’autres a new York en 1967 pour un album inachevé. Quelques trimestres plus tard il s'installe à Londres et renoue avec ses origines irlandaises dans ses nouvelles compositions. Entouré de musiciens inspirés il va alors enregistrer en 2 jours astral weeks‘ le chef d’œuvre définitif de sa carrière qui va devenir l’un des disques les plus intenses et les plus stupéfiants de toute l’histoire de la musique.
Suicidaire commercialement parlant puisqu’il ne comporte que 8 titres dont 5 font plus de 6 minutes ce bijou se vendra très peu mais va récolter des critiques dithyrambiques partout dans le monde . Disque hors des modes et hors du temps, disque de troubadour génial et habité astral weeks auréolé d’un culte quasi mystique exprime les tourments intérieurs d’un compositeur qui semble avoir été touché par une grâce absolue. La voix en apesanteur de van Morrison enchaîne les chansons sur ce disque nostalgique qui n’engendre jamais la tristesse mais plutôt une douce mélancolie.
on peut dire sans hésiter que ce disque rivalise avec des albums de la dimension émotionnelle du 'blonde on blonde' de Bob Dylan ou du Five leaves left de Nick drake 'ou encore du 'rock bottom de robert Wyatt
Certains titres frisent la perfection dans l’interprétation et l’orchestration notamment Cyprus avenue, madame George ou encore the way young lover do un titre que reprendra de fort brillante manière le surdoué Jeff Buckley sur Grace son célèbre premier album.
Régulièrement cité dans les listes des albums essentiels de l’histoire de la musique Astral weeks est un diamant à huit plages, un véritable trésor dont on se délecte a chaque écoute il est pour beaucoup le disque idéal et parfait celui qu’on écoute seul presque religieusement au milieu de la nuit et qui vous illumine de toute sa beauté intérieure