Les purs chefs d'œuvre peuvent également être des chefs d'œuvre éphémères. Astral Weeks fait partie de cette étrange et rare lignée, que l'on écoute assidument et avec beaucoup de respect car l'homme qui se confie à nos oreilles n'est ni plus ni moins que dans un état de transe absolue. Méditation remarquable et sincère, flashbacks autobiographiques et récits à la précision chirurgicale, l'ensemble se marie à un ensemble musical évoquant les origines irlandaises de Van Morrison.
Chef d'œuvre éphémère car écouter en boucle Astral Weeks n'aurait pas de sens. Ecoute religieuse, sporadique, lorsque la tempête du dehors écrase le moral. La voix saturée d'émotions de Van Morrison n'a rien de larmoyant, elle rassure, apaise et est en même temps instrument, orchestre.
L'album, accomplissement artistique indéniable, est aussi marquant que le premeir Velvet Underground au sens où il révolutionne la musique par la fusion des genres, lui donnant par dessus tout une toute nouvelle intimité.