Je ne vais pas vous faire tout un speech sur Allman Brothers Band et les racines du blues américain ou le début du rock sudiste.
D’abord parce que ne suis pas un spécialiste du sujet et ensuite parce que cela a été maintes fois évoqué, ici ou là dans de nombreux articles, lorsqu’on parle du groupe des frères Allman (Gregg et Duane).
Je vais donc me contenter de vous donner mon ressenti sur ce magnifique double album live enregistré au célèbre Fillmore East de New York, salle mythique s’il en est et sorti en 1971, un des meilleurs albums live de l’Histoire du Rock.
Du blues rock, époustouflant, teinté parfois de passages jazz rock, de longues plages instrumentales, avec des duels guitares somptueux, mémorables, qui figurent parmi les classiques du genre, des modèles à faire écouter à tout ceux qui aiment les envolées de guitares.
Peu de parties chantées, la voix de Gregg Allman se faisant discrète.
Malgré la longueur de certains titres (entre 13 et 24 minutes pour les trois plus longs qui sont les morceaux « phare ») ce n’est jamais ennuyeux car à aucun moment il n’y a de passages faibles ni de « rallonges » inutiles comme c’est le cas sur d’autres albums live de renommée.
Parfois on entend le clavier en toile de fond mais c’est surtout le duo de guitaristes qui retient l’attention et se taille la part du lion.
Un son pur, typique du blues américain et qui ravira les puristes du genre.
En quelque sorte une apothéose en 7 actes.
Et bien sûr les prémisses du rock sudiste sont là qui donneront naissance à un courant important du rock US avec Lynyrd Skynyrd, Blackfoot...(parmi beaucoup d’autres).
Pour en revenir aux titres citons :
« Done somebody wrong » typique du blues rock énergique dans un titre au format court.
« Stormy monday « ballade bluesy par excellence.
« Hot Lanta » qui montre l’aspect plus jazz rock du groupe.
Mais surtout mention spéciale à « You don’t love me », « In memory of Elizabeth Reed » et « Whipping post » les morceaux au format plus long (entre 13 et 23 minutes) et qui sont les grands titres de l’album ; « Whiping post » la dernière chanson étant le sommet du disque et le sommet du style musical tout simplement. Un modèle de l’ « improvisation » instrumentale. Le blues rock à son apogée, un moment de volupté et de démesure quasiment jamais égalé.
Lorsqu’on parle de ABB on parle souvent, à juste titre, des frères Allman bien sûr mais il ne faudrait surtout pas oublier Dickey Betts le second guitariste du groupe.
Malheureusement la suite fut un long chemin de croix, ponctué par les tragédies :
1971 décès de Duane Allman, un des deux guitaristes
1972 décès de Berry Oakley le bassiste
Le groupe s’en relèvera plus ou moins bien grâce à l’apport de nouveaux membres mais n’atteindra plus jamais un tel niveau.
Mais s’il y a bien un album incontournable du blues rock US de cette époque c’est bien ce « At Fillmore East ».
PS : j’ai fait un rêve horrible la nuit dernière, la terreur absolue, une expérience abominable.
Hier j’ai réécouté « At Fillmore East live » suivi d’un album des « imposteurs » de Daft Punk, terrible faute de goût j’en conviens et cette nuit donc j’ai rêvé que j’écoutais ce live des Allman Brothers Band sauf qu’au moment du dernier titre c’était la musique non pas d’ABB qui sortait de ma chaîne hifi mais celle imbuvable des Daft Punk qui remplaçait « Whippin post », un cauchemar terrible qui m’a réveillé dans un cri de terreur et que je ne souhaite de vivre à personne ...je n’en suis d’ailleurs pas encore complètement remis !