2015 est incontestablement une superbe année pour le rap US, surtout de par la qualité des albums qui y ont été sortis, At. Long. Last. ASAP peut-il être rangé avec ces projets ? On peut déjà être sûr que ASAP Rocky avait pour ambition de sortir son chef d’œuvre.
On a une tracklist assez longue avec beaucoup de sons qui se veulent très grandioses et qui, parfois, le sont. Il est possible de citer l'ambitieux LSD, qui n'est pas sans rappeler un certain Drugs You Should Try It de Travis Scott sur sa mixtape Days Before Rodeo, qui est considéré comme un de ses meilleurs sons, les deux morceaux étant caractérisés par une ambiance moins rap mais plutôt lancinante. Il est aussi possible de citer Jukebox Joints avec Kanye West, le morceau étant construit avec une instrumentale très grandiloquente, ou encore Back Home avec un couplet de Mos Def. ASAP Rocky arrive aussi à briller sur des morceaux beaucoup plus minimalistes comme Canal St. avec Bones. Le rappeur conserve son esthétique entre Harlem et le sud, et y rend hommage en invitant Juicy J et Bun B sur Wavybone et c'est assez réussi. Les critiques que l'on pourrait faire à cet album seraient plus du coté du rap de Rocky, qui ne suffit quelques fois pas à porter des morceaux à l'ambiance plus cloud et minimaliste. On peut donc se réjouir que l'album soit assez riche et qu'on y trouve beaucoup de featurings. Même si ceux-ci peuvent paraître assez convenus (on trouve entre autres 2 Chainz, Lil Wayne et Future), ils sont très bien utilisés.
Bien que le rappeur d'Harlem ne parvienne sans doute pas à atteindre son ambition de sortir un chef d’œuvre, l'album fonctionne très bien et a son lot de grands moments et de surprises.