Après un album plus direct où les orchestrations et choeurs denses avaient été limité au minimum (en appui sur les refrains, sur les ballades),
Cet album annonce le retour du grand Blind Guardian. Cette fois-ci, les bardes mettent les moyens.
Sacred Worlds démarre mystérieusement, tel Imaginations From The Otherside, mais réhaussé de sonorités symphoniques. Un vrai orchestre opère, et les premiers choeurs sont pour une chorale professionnelle, remarquable. Un long morceau à l'ambiance magique, bien structuré.
Tanelorn (Into The Void) tranche avec le précédent morceau : dès le début, ça semble vouloir cogner. Quelques mélodies plus loin, on y est, ça fonce comme sur les anciens morceaux speed des Bardes. Mais, le son est moderne, tel qu'il était sur A Twist in the Myth, et un fois n'est pas coutume, les choeurs d'Hansi apporte de l'emphase aux refrains, tandis que de courts passages permettent de faire ne pause dans la course folle.
Road Of no Release, à nouveau changement d'ambiance. Du piano, ça faisait longtemps, depuis The Eldar sur Nime ? On dit que ce morceau est le plus proche de ce qui se faisait sur NIME. Et je suis plutôt d'accord. La structure, les mélodies, j'entends des légers passages qui me font penser à A Dark Passage, et le final n'est pas sans rappeler The Eldar.
Ride Into Obsession : à nouveau, on démarre à fond, et le refrain est diablement entêtant, efficace. Un léger passage, obscur, saura me faire penser au début de Into The Storm de Nime, le passage où Ungoliant réclame les silmarils à Morgoth. Mais on repart ensuite, sur cette obsédante calvacade.
Arrive la ballade, Curse My Name, qui saura reprendre des éléments folkore de Skalds and Shadows du précédent album. Magnifique, mélodique, rythmée : la batterie est ici bien exploitée et dynamique pour une ballade, ce qui ne s'était pas fait au moins depuis ... Lord of The Rings.
Valkyries : une introduction sous fond de pluie, plein d'émotion, avant d'entrer dans ce morceau que je ne saurais décrire à aucun autre. Plein de bonnes idées selon moi, un morceau plutôt original, tout en étant bien ce qui me semble être du pur Blind Guardian.
Control The Divine : dynamique, à l'ambiance mystérieuse, aux choeurs semblant nous maudirent, et lorsque la rage s'échappe, c'est pour être réconforté par quelques arpèges acoustiques. Un morceau au développement lorgnant à la fois sur NIME et sur le début de ATITM.
War Of The Thrones : Une autre ballade, exploitant les mêmes ingrédients de Curse My Name, avec plus de choeurs. Selon moi, une légère répétion avec l'autre ballade, j'aurais préféré quelques chose de plus novateur.
A Voice In The Dark, avant dernier morceau, et retour du Blind Guardian qui tabasse. On se croirait cette fois si à l'époque d'Imagination From The Other Side. Le morceau ne baissera jamais de rythme, ne laissant pas de passage de respiration, et cette dose d'adrénaline est la bienvenue suite à la précédente ballade.
Wheel Of Time, morceau à l'ambiance arabisante, est aussi un morceau faisant appel à la puissance d'un vrai orchestre. Epique, long, tout en étant varié, amenant une pause musicale, sur un fond de percussion, et de violon, de plus en plus virevoltant, tournoyant jusqu'à faire remonter Hansi de la fosse orchestrale, pour un dernier tour de la roue du temps. Dommage que la dernière partie du morceau ne comporte pas de solo d'André, ça aurait été bienvenu !
L'album qui pour moi équilibre le mieux le Blind Guardian aux ambitions orchestrales (avec de vrais moyens), avec des choeurs maîtrisés et distribués avec la parcimonie apprise sur l'album précédent. Et peu de consession faites au côté metal : si ça n'est plus aussi Speed qu'avant, de bonnes idées continuent d'émerger !
elfhir
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le 9 févr. 2015

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